France

Crise chez LFI ? Clémentine Autain formule des critiques après la promotion d'Adrien Quatennens

Adrien Quatennens a été désigné nouveau coordinateur de LFI, se retrouvant ainsi propulsé numéro deux officieux du parti. Très critique de la stratégie choisie pour les européennes, Clémentine Autain dénonce un manque de transparence.

Adrien Quatennens, député du Nord et proche de Jean-Luc Mélenchon, a été nommé le 23 juin nouveau «coordinateur» de La France insoumise (LFI). Après la contre-performance au parti aux élections européennes, il aura pour mission d'animer le mouvement et de superviser la création de ses nouvelles instances. Une décision qui s'est attiré les critiques de Clémentine Autain, figure d'un courant gauche sociétale ou intersectionnel au sein de LFI, par opposition à son aile plus souverainiste. «Je ne sais pas, je ne peux pas vous répondre pour cette question. Je sais qu'un organigramme a été présenté hier avec des nominations», a-t-elle déploré ce 24 juin, répondant à une journaliste de BFMTV qui lui demandait comment Adrien Quatennens avait été choisi.  

Est-ce qu'on peut à La France insoumise ne pas être d'accord sans être mis vraiment au ban ?

Pour Clémentine Autain, cette procédure ne pécherait d'ailleurs pas seulement par son manque de «transparence». «La difficulté à laquelle sont confrontés beaucoup de militants de La France insoumise, c'est de saisir où se décide la ligne stratégique, comment sont prises les décisions, et au fond, est-ce qu'on peut à La France insoumise ne pas être d'accord sans être mis vraiment au ban ?», a-t-elle regretté.

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Un clivage idéologique au-delà de la critique du fonctionnement ?

Après le camouflet subi aux élections européennes, Clémentine Autain avait été la première figure du parti à mettre en cause la stratégie de LFI. Dans une interview publiée dans L'Obs le 27 mai, l'élue de Seine-Saint-Denis dénonçait alors : «Ce qui est en cause, c’est la ligne politique de La France insoumise». Un reproche à peine voilé, à la stratégie ambivalente de 2017, articulant gauche radicale et «populisme» au sein de LFI.

Ce 23 juin, au second jour de l'Assemblée représentative de LFI, Jean-Luc Mélenchon a admis qu'il n'avait pas «réussi à fédérer» les électeurs lors des européennes. Mais d'ajouter dans la foulée, façon de contre-attaquer et d'opposer une fin de non-recevoir aux reproches de Clémentine Autain, qu'il resterait à la barre du mouvement qu'il a fondé en 2016. «Je suis consterné par le nombrilisme de certaines critiques», a-t-il lâché.

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