L'association de défense des animaux L214 a dénoncé ce 20 juin la pose de hublots sur l'estomac de vaches dans un centre de recherche en nutrition animale situé dans la Sarthe, et appartenant selon l'association à l'entreprise Sanders, filiale du groupe Avril. Le groupe Avril et l'Institut national de recherche agronomique (Inra) ont souligné que ce procédé utilisé de longue date était selon eux nécessaire à la recherche animale.
«On a percé un trou dans leur estomac pour pouvoir accéder à tout moment à son contenu. Régulièrement des employés viennent ouvrir le hublot pour y déposer des échantillons d'aliments ou faire des prélèvements», décrit le présentateur Nagui dans une vidéo diffusée par l'association.
ATTENTION IMAGES CHOQUANTES
Dans un communiqué, L214 explique que les vaches sont «"fistulées", leur estomac est perforé d’un trou de 15 cm de diamètre – pour étudier leur digestion». Les conditions de vie des animaux étudiés dans ce centre, vaches, veaux, poules et lapin, sont qualifiées de «déplorables». «Le but c'est de les rendre les plus productifs possibles, quels que soient les risques pour leur santé», selon le commentaire de Nagui.
Dans un communiqué, le groupe Avril a pour sa part «déploré une nouvelle fois la manipulation d'images montées, tournées de nuit à des fins sensationnalistes.» Le groupe assure que le procédé dit de «fistulation», «utilisé depuis longtemps en recherche animale», est utilisé au sein du centre d'expérimentation de Sourches (Sarthe) «sur six vaches», et «fait l'objet de recherches devant permettre la mise en place de pratiques alternatives.»
Et de préciser que ce procédé «s'accompagne d'un suivi vétérinaire extrêmement rigoureux et représente à l'heure actuelle l'unique solution permettant d'étudier la digestion des protéines végétales. Cette analyse est essentielle à de nombreux progrès en élevage et permet notamment d'améliorer la santé digestive de millions d'animaux, de réduire l'usage d'antibiotiques en élevage et de réduire les émissions de nitrates et de méthane liées à l'élevage.»
L'Institut national de recherche agronomique (Inra) a reconnu auprès de l'AFP utiliser cette technique sur une trentaine de vaches en France, et être également à la recherche d'alternatives.
L214 fait savoir qu'elle «porte plainte contre ce centre d'expérimentation, interpelle le gouvernement sur ces pratiques et l'invite à interdire ces recherches, qu'elles soient privées ou publiques.» Mais interrogé par l'AFP, le procureur du Mans a assuré ce 20 juin au matin ne pas avoir reçu de telle plainte.
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