Simple conseillère municipale de la ville de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), Agnès Cerighelli peut se targuer d'une certaine notoriété, certes sulfureuse, sur les réseaux sociaux. Une série de tweets, publiés sur son compte les 25, 28 et 29 mars 2019, lui ont valu d'être convoquée par la police le 17 juin.
Dans un tweet, publié à sa sortie du commissariat, l'élue s'estime «traumatisée». «Mon audition s’est accompagnée de l’enregistrement de mon ADN et mes empreintes génétiques», a-t-elle écrit, s'interrogeant : «Comment peut-on criminaliser un tweet en France en 2019 ?»
La procédure fait suite à des dépôts de plainte par des associations : SOS homophobie, Aides ou encore Stop homophobie. Malgré tout, Agnès Cerighelli a défié les forces de l'ordre en publiant le 14 juin dernier son procès verbal de convocation, en prenant soin de surligner en jaune fluo l'identité du gardien de la paix.
Le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a vivement protesté, faisant remarquer que l'élue municipale avait en revanche masqué sa propre adresse sur le document.
Les plaintes, expliquait en avril le magazine consacré à la communauté homosexuelle Têtu, ont été déposées avec constitution de partie civile, notamment «sur le fondement de trois infractions : divulgation de fausses nouvelles, incitation à la haine en raison de l'orientation et de l'identité de genre et injures à l'égard de la communauté LGBT».
Sur son fil Twitter, Agnès Cerighelli, qui était adhérente de La République en marche (LREM) avant d'en être exclue, dénonçait le «prosélytisme» et «l'invention des LGBTphobies pour homosexualiser la jeunesse».
Dans un autre tweet, dénoncé par SOS homophobie, l'ex-marcheuse comparait le fait d'arborer le drapeau arc-en-ciel gay au port de l'étoile jaune par les juifs lors de l'Occupation.