Devant les députés le 12 juin, Edouard Philippe a confirmé l'ambition gouvernementale d'étendre la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Il a ainsi annoncé que le projet de loi bioéthique, érigé en priorité, sera examiné fin septembre à l'Assemblée. Invitée sur le plateau de RT France, la présidente de La Manif pour touts, Ludovine de La Rochère, a prévenu le gouvernement de futures actions pour lutter contre le texte.
Développant son argumentation contre le projet gouvernemental, celle-ci a d'abord fait remarquer que l'actuelle PMA est ouverte aux couples homme/femme souffrant d'une pathologie de la fertilité. «Donc la condition d'accès, c'est une pathologie de la fertilité», rappelle-t-elle. Or, «les couples de femmes ou femmes seules [qui] ne peuvent pas avoir d'enfant, ce n'est pas [lié à] une raison médicale, [ni à] une pathologie de la fertilité», ajoute-t-elle, considérant ainsi que cette loi utilisera «la médecine pour la détourner de sa finalité». «La médecine deviendra une prestation de service qui permettra de réaliser nos désirs individuels», poursuit-elle.
Prétendre qu'un père est accessoire, c'est tout à fait scandaleux
«On est dans une logique transhumaniste», s'inquiète-t-elle ainsi. L'une des injustices relevées pour Ludovine de La Rochère, c'est de considérer que la société et le législateur seraient de fait prêts à «faire volontairement, de manière délibérée, des enfants orphelins de père, privés de père toute leur vie».
«Prétendre qu'un père est accessoire, c'est tout à fait scandaleux», fustige-t-elle en appuyant : «C'est l'individualisme suprême.» Elle rappelle d'ailleurs que l'actuel Premier ministre Edouard Philippe était auparavant un opposant farouche à la PMA pour toutes, une opposition qu'il avait traduite dans une tribune le 13 février 2013. «Il est dans le reniement le plus total, dans un cynisme absolu [...] pour envoyer un signe qui serait censé plaire à la gauche», déplore enfin Ludovine de La Rochère.
Interrogée la veille par notre média, Ludovine de La Rochère précisait que l'extension de la PMA pouvait aussi laisser craindre l'ouverture vers la Gestation pour autrui (GPA) : «Ils disaient qu'il y aurait le PACS, donc qu'il n'y aurait pas le mariage homosexuel. Quand il y a eu le mariage homosexuel, ils ont dit qu'il n'y aurait pas la PMA sans père, et aujourd'hui on veut nous faire croire qu’il y aura la PMA et qu’il n’y aura pas la GPA !»