France

«Enfants musulmans» et «grand remplacement» : Robert Ménard relaxé par la Cour de cassation

Sept associations antiracistes ont définitivement perdu leur bras de fer contre Robert Ménard, qu'elles accusaient de provocation à la haine et la discrimination.

La Cour de cassation a rejeté le 4 juin le pourvoi d'associations de lutte contre le racisme après la relaxe de Robert Ménard. Le maire de Béziers était poursuivi pour avoir évoqué le «grand remplacement» dans les écoles de sa ville sur Twitter et en raison de propos sur les écoliers musulmans. 

En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait, en avril 2017, condamné Robert Ménard à 2 000 euros d'amende pour «provocation à la haine et la discrimination». Mais la cour d'appel de Paris avait infirmé ce jugement un an plus tard, faisant valoir que la jurisprudence exigeait désormais que les propos incriminés contiennent «une exhortation éventuellement implicite» à la haine ou à la discrimination pour que le délit de provocation soit constitué, ce qui n'était pas, selon elle, le cas dans les propos Robert Ménard.

«[Rentrée des classes] : la preuve la plus éclatante du [grand remplacement] en cours. Il suffit de regarder d'anciennes photos de classe», avait-il déclaré en 2016 dans un tweet.

Il était également poursuivi pour avoir déclaré sur LCI le 5 septembre : «Dans une classe de centre-ville de chez moi, 91% d'enfants musulmans. Évidemment que c'est un problème».

Dans son arrêt, la Cour de cassation a confirmé qu'«aucun des deux passages incriminés» ne contenait «un appel ou une exhortation, même implicitement formulés, à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes déterminées».

Les sept associations antiracistes qui s'étaient constituées partie civile, dont la Licra, le Mrap, la Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme et la Maison des potes, sont donc définitivement déboutées. 

«Voilà près trois ans que Robert Ménard est traîné devant les tribunaux par un aréopage d’idéologues antiracistes autoproclamés. Son tort ? Oser décrire la réalité de l’immigration en France, parler du changement de population dans certains quartiers de nos villes et évoquer clairement les atteintes à notre mode de vie», pouvait-on lire dans un communiqué de la ville de Béziers relayé par l'édile pour célébrer la «défaite» de ses opposants.

Élu en 2014 à la tête de Béziers, ville de l'Hérault de 70 000 habitants, avec le soutien du Front national et à la faveur d'une triangulaire, l'ancien président de Reporters sans frontières est coutumier des polémiques, notamment sur l'immigration, la guerre d'Algérie ou la sécurité. 

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