Les grèves, les arrêts maladies et les manifestations rythment désormais la vie sociale des services d'urgence dans les hôpitaux publics qui dénoncent depuis de longs mois les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien. Après un dépôt général d'arrêts maladie au service d'urgence de nuit à l'hôpital Lariboisière à Paris dans la nuit du 3 au 4 mai, le ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn a réagi au micro de France Inter le 4 mai.
Elle a estimé que les arrêts maladie déposés par l'intégralité de ce service d'urgence revenaient à «dévoyer ce qu'est un arrêt maladie» et a précisé : «Je pense que ce n'est pas bien.» La pratique la plus courante en cas de surchauffe sociale dans les hôpitaux est de manifester son désaccord en débrayant quelques minutes (sauf urgence vitale) ou en portant un brassard, tout en restant à son poste.
Alors qu'un cortège social hospitalier est prévu le 6 juin à Paris, qui s'élancera de Montparnasse pour rejoindre le ministère de la Santé alors que se tient le congrès des urgentistes ce même jour, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a fait savoir ce 5 juin qu'Agnès Buzyn était «disponible pour recevoir» les médecins urgentistes, mais elle n'a pas précisé si le ministre se rendrait au congrès ou pas.
La porte-parole a assurés les urgentistes de «toute la solidarité du gouvernement» et affirmé «comprendre aujourd'hui ce qu'est leur colère, parfois leur désespoir». Prenant la parole pour Agnès Buzyn, Sibeth Ndiaye a fait savoir qu'elle avait «toujours été disponible pour les recevoir [les urgentistes] et continuera[it] à l'être.»
Une communication du syndicat Sud-Santé du 4 juin évoquait au contraire «la surdité du gouvernement» face à «un mouvement qui a débuté il y a trois mois» et qui concerne 75 établissements, selon cette même source. Et de conclure : «Il est urgent que le gouvernement réagisse et réponde au personnel rapidement.»
Dans un communiqué, le Collectif Inter-Urgences «appelle TOUS les paramédicaux et médicaux des SERVICES D'URGENCES à venir manifester à Paris le 6 juin» qui demande une rencontre avec le ministre «afin de débuter les négociations sur nos revendications principales» et veut obtenir notamment une hausse d'effectifs, 300 euros d'augmentation de salaire net mensuel, l'arrêt de la «fermeture de lits d'aval», l'arrêt de «l'hospitalisation sur des brancards» et l'arrêt des fermetures de services d'urgences.