Dans un communiqué publié le 28 mai 2019 sur son site, le groupe SNCF a annoncé un programme d'1,3 million d'euros «pour aider [les réfugiés] à s'intégrer, par l'intermédiaire d'associations mais aussi par l'action directe de ses salariés». Dans le détail, la SNCF et sa fondation souhaitent «accompagner 1 000 réfugiés d’ici 2021 avec l’appui de partenaires associatifs et de ses salariés».
Le texte évoque notamment la mise en place d'actions visant à «aider les réfugiés à parler le français et à comprendre la culture française». La SNCF rappelle par ailleurs les actions qu'elle a déjà engagées, notamment en termes de «prévention» et de «sensibilisation». «Aujourd’hui, il faut aller plus loin», ajoute le groupe de transports.
Un projet financé à 100% par l'entreprise
RT France a contacté la SNCF afin d'obtenir des précisions sur le financement du projet amené à être en partie piloté par la fondation du groupe. «Le projet est financé à 100% par l'entreprise, ce qui ne veut pas dire que c'est un financement à 100% public», nous explique-t-on. De fait, notre interlocutrice souligne que la fondation SNCF est «une "fondation groupe" depuis 2016» et que le groupe SNCF réunit «plusieurs filiales dont certaines sont des entreprises privées, comme Geodis par exemple».
La mobilité doit être une mobilité pour tous, y compris pour les migrants et réfugiés
Comme l'indique le communiqué de l'entreprise, notre interlocutrice rappelle que ce programme d'aide aux réfugiés s'inscrit dans la continuité d'actions de sensibilisation déjà engagées par la SNCF. «On a décidé avec ce programme-là d'aller encore plus loin, et d'intégrer ces migrants qui pour certains sont devenus des réfugiés, dans la société française», explique-t-elle avant de décrire la vision du groupe sur la question migratoire : «On estime que la mobilité doit être une mobilité pour tous, y compris pour les migrants et réfugiés. Notre action passe par la mobilité mais s'inscrit dans un accompagnement plus large [...] En tant qu'entreprise inclusive, c'est un sujet qui nous tient à cœur.»
L'annonce du programme a été relayée par l'Office Français de l’Immigration et Intégration, un organe public chargé de l’intégration des immigrés, demandeurs d’asile et réfugiés en France. Côté politique, elle a néanmoins été conspuée par des figures du Rassemblement national telles que le membre du Bureau National du parti Jean Messiha ou le maire de Fréjus (Var) David Rachline. Ceux-ci jugent qu'il n'est pas du rôle de la SNCF d'aider à l'intégration des migrants et réfugiés, faisant valoir notamment le niveau de pauvreté et de chômage en France.