France

Marion Maréchal appelle de ses vœux une coalition entre le RN et une partie de LR

Dans une rare interview accordée à LCI, Marion Maréchal, députée Front national de 2012 à 2017, a préconisé l'union du Rassemblement national et de la «droite populaire» issue des Républicains dans l'optique de pouvoir gouverner ensemble.

En retrait de la vie politique depuis l'élection présidentielle de 2017, l'ancienne députée Front national, Marion Maréchal, est pétrie d'ambition. Invitée sur le plateau de LCI le 2 juin pour un rare entretien, elle a présenté son projet de créer une «grande coalition» entre la «droite populaire» issue des Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN). Car selon elle, le parti de Marine Le Pen n'est pas en capacité d'être suffisamment rassembleur.

«J'estime que malheureusement, et je le regrette, le Rassemblement national ne peut pas capter à lui seul l'ensemble des personnalités politiques, des élus ou même des électeurs», a ainsi déclaré Marion Maréchal. «Ce que je crois en revanche indispensable, c'est que demain puisse émerger, je l'espère, de cette débâcle des Républicains, ce courant de droite qui se structure, qui puisse demain accepter le principe d'une grande coalition avec le Rassemblement national, en gardant ses spécificités», a-t-elle ajouté.

Je considère que le Rassemblement national est indispensable à la vie politique mais que malheureusement, il n'est pas suffisant

Selon l'ex-députée du Vaucluse qui a fondé une école de sciences sociales, économiques et politiques à Lyon, Les Républicains, en déroute lors des élections européennes, «paient une ambivalence de longue date qui est la création de l'UMP, en réalité née d'une grande fusion du centre, l'UDF à l'époque, et du RPR, la droite populaire de l'époque».

La démission de Laurent Wauquiez, le début de la tectonique des plaques ?

«On s'est retrouvé structurellement avec un nouveau mouvement, avec des élus plutôt centristes, donc plutôt proches de La République en marche aujourd'hui [...] et un électorat plus proche du Front national et qui pendant très longtemps, et encore aujourd'hui pour une grande partie d'entre eux, plaidait pour une alliance avec le FN», a poursuivi la nièce de Marine Le Pen, jugeant que le parti de droite avait payé «très chèrement» cette ambivalence sur le plan électoral.

«Je considère que le Rassemblement national est indispensable à la vie politique mais que malheureusement, il n'est pas suffisant [...] et qu'il faut le dépasser, en tout cas qu'il faut permettre qu'il y ait d'autres voix qui s'expriment à travers d'autres mouvements ou courants qui puissent permettre demain, je l'espère, un grand compromis patriotique autour de cette idée de défense de la nation», a poursuivi celle qui dispose d'une bonne côte de popularité auprès des électeurs LR.

Comment se traduirait un tel «compromis» ? Par des coalitions gouvernementales ou des alliances de circonstances lors d'élections pense Marion Maréchal, ayant probablement en tête le modèle autrichien, où une coalition droite-extrême droite a gouverné pendant des années.

Selon elle, en raison du mode de scrutin en France, il s'agit de l'unique solution pour contrer «le grand projet progressiste qu'est en train de mettre en place Emmanuel Macron». Hasard du calendrier, Laurent Wauquiez a annoncé juste après l'interview de Marion Maréchal sa démission de la présidence des Républicains, une semaine après la déroute historique de son parti aux élections européennes. Le début d'une grande recomposition politique à droite ?

Lire aussi : Grand schisme en préparation chez Les Républicains ?