L’Agence internationale de l’énergie a plaidé le 28 mai pour des mesures de soutien à l’énergie nucléaire. L'AIE s’inquiète des conséquences du déclin de cette énergie sur les émissions de gaz à effet de serre, notamment dans le contexte du vieillissement du parc nucléaire mondial.
Le directeur exécutif de l'agence, Fatih Birol, qui a écrit un rapport dans ce domaine, alerte : «Si les gouvernements ne modifient pas leurs politiques actuelles, les économies avancées seront en chemin pour perdre les deux tiers de leur flotte nucléaire, risquant une énorme augmentation des émissions de CO2.»
En ligne de mire, l'AIE vise la transition énergétique, mais prévient que pour faire baisser la part de nucléaire, il faudra un «effort extraordinaire» impliquant un coût élevé : «Sans investissements dans le nucléaire, il serait beaucoup plus difficile d’atteindre un système énergétique durable.»
L’AIE prône donc une extension de la durée de vie des centrales nucléaires tant que la sûreté le permet. L'agence propose aussi la création d’un cadre financier attractif ou le soutien à la construction de nouveaux réacteurs avec un processus réglementaire qui limiterait les retards et surcoûts.
La France veut moins de centrales nucléaires
Lors d'une prise de parole destinée à répondre à la crise sociale des Gilets jaunes le 27 novembre 2018, Emmanuel Macron avait plaidé pour l'accroissement de l'énergie hydraulique et du domaine éolien en mer, ainsi que pour une baisse du secteur nucléaire en France. Il avait par ailleurs annoncé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim et ajouté que 14 réacteurs français seraient arrêtés d'ici 2035, dont quatre à six d'ici 2030.