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Qui est Mohamed Hichem M., l'Algérien auteur présumé de l'attentat de Lyon ?

Le principal suspect dans l'attentat au colis piégé survenu à Lyon est un Algérien de 24 ans inconnu des services de police. Intéressé par l’informatique, il aurait commandé en ligne les éléments permettant de confectionner une bombe artisanale.

Trois jours après l'attentat de Lyon, où l'explosion d'un colis piégé a fait 13 blessés le 24 mai, les autorités ont annoncé l'arrestation d'un suspect : un homme de 24 ans de nationalité algérienne, arrivé en France l'été 2017 avec un visa étudiant et inconnu des services de police. Ce 28 mai en fin de matinée, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a affirmé n'avoir «pas de doute» que le suspect en garde à vue est «le responsable» de l'attaque. Il serait étudiant en informatique, selon le maire de Lyon Gérard Collomb. L'école où il était supposé être inscrit a néanmoins précisé qu'il n'en avait jamais fait partie : «Il y a deux ans, il s'était "désinscrit" avant la rentrée suite au refus de la délivrance de son visa», a ainsi fait savoir l’établissement à l'AFP. 

«D’abord intéressé par la médecine, Mohamed Hichem M. se serait finalement tourné vers les études en informatique», croit savoir Le Parisien, précisant que le jeune homme a officié un temps en tant que surveillant au lycée Ampère de Lyon. Interpellé en compagnie de ses parents et d'un autre membre de sa famille, ses motivations demeurent inconnues. Une source proche de l'enquête a pour sa part fait savoir à l'AFP que le principal suspect était «sans activité», et que la personne interpellée en plus de son père et de sa mère était un lycéen majeur également de nationalité algérienne. La sœur du principal suspect a de son côté été entendue en audition libre.

Une personne connue de tous [...] plutôt agréable serviable, toujours avec le sourire

Parmi les éléments ayant permis de retrouver sa trace, un compte relié à son adresse mail personnelle ainsi qu’à son domicile, avec lequel de nombreux achats ont effectués sur internet – des litres d’eau oxygénée et de l’acétone – ingrédients permettant de confectionner du TATP (tripéroxyde de triacétone).

Interpellé sans opposer de résistance

Il aurait également commandé des piles de type LR6 et des circuits électroniques, éléments pouvant aider à la confection d’une bombe artisanale. Selon L’Express, le compte Amazon du suspect révèle qu’il s’était également équipé en matériel de survie. 90 enquêteurs et 30 techniciens de la police technique et scientifique, assistés par une vingtaine d'enquêteurs des brigades de recherche et d'intervention locales, ont été mobilisés pendant trois jours de traque.

Dans le cadre d'une enquête ouverte pour «tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle», Mohamed Hichem M. a lui été interpellé à la descente d'un bus dans le VIIe arrondissement de la capitale des Gaules, levant les bras à l'approche des policiers, sans opposer de résistance. Une perquisition a également été menée pendant plusieurs heures au domicile de la famille, à Oullins, dans la proche banlieue de Lyon. Le voisinage a évoqué «une personne connue de tous [...] plutôt agréable serviable, toujours avec le sourire», se disant «vraiment choqué de savoir qu'une personne comme ça ait pu commettre un tel acte de terrorisme».

Il a également été décrit comme un jeune homme «qui faisait des études» et du «sport». Le 24 mai, Mohamed Hichem M. aurait déposé un colis piégé devant une boulangerie : un sac en papier kraft déposé sur le bloc de béton où le suspect s'était arrêté à vélo à proximité du commerce, contenait des vis, des billes de métal et des piles, ainsi qu'un circuit imprimé et un dispositif de déclenchement à distance.

Selon une source proche du dossier, il y a de fortes suspicions que l'explosif utilisé ait été du TATP, en faible quantité. Cet explosif artisanal très instable avait notamment été utilisé dans les attentats djihadistes commis à Paris le 13 novembre 2015. Des images d'un suspect, prises par des caméras de vidéosurveillance municipale, avaient été rapidement diffusées par les autorités, et un ADN, non identifié, a également été retrouvé sur le sac qui a explosé.

L'explosion a fait 13 blessés légers, huit femmes, une enfant de 10 ans et quatre hommes. Onze d'entre eux ont été hospitalisés, certains devant être opérés afin d'extraire des éclats.

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