L'enquête sur l'explosion d'un colis qui a fait 13 blessés le 24 mai à Lyon avance. Dans un tweet publié sur son compte Twiter, le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, a ainsi fait savoir le matin du 27 mai qu'un premier suspect avait été interpellé.
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«Colis piégé à Lyon : un suspect vient d’être interpellé. Je salue la mobilisation de la SDAT, de la police judiciaire de Lyon et de la DGSI, co-saisies par la section antiterroriste du parquet de Paris», a-t-il expliqué, ajoutant : «Leur action conjointe est déterminante.»
Selon le parquet de Paris, cet homme de 24 ans est soupçonné d'être «l'auteur» de l'attentat au colis piégé. Il a été interpellé à Lyon et a été placé en garde à vue. De nationalité algérienne et inconnu des services de police, il s'agit d'un étudiant en école d'informatique, d'après le maire de Lyon Gérard Collomb.
Trois autres personnes ont été placées en garde à vue selon le parquet de Paris, chargé de l'affaire : le père du principal suspect, ainsi qu'un lycéen majeur présenté comme un «membre de son entourage familial» et une femme. Selon Le Parisien, ces derniers suspects seraient le jeune frère, mineur, de l'auteur supposé des faits, et leur mère.
Du TATP utilisé ?
Les images d'un suspect circulant à vélo, le visage masqué, avaient été rapidement diffusées par les autorités, et un ADN, non identifié, avait également été retrouvé sur le sac qui a explosé.
Selon une source proche du dossier, il y a de fortes suspicions que l'explosif utilisé ait été du TATP (tripéroxyde de triacétone), en faible quantité. Les commandos djihadistes du 13 novembre 2015 avaient eu recours à cet explosif artisanal très instable. Le 25 mai, le procureur de Paris, Rémy Heitz, avait annoncé que «plusieurs dizaines» de témoignages étaient en «cours d'exploitation» pour tenter de faire la lumière sur cette attaque non revendiquée. Une enquête a été ouverte dès le 24 mai pour «tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle». Pour autant, le garde des Sceaux Nicole Belloubet avait souligné le 24 mai au soir qu'il était «trop tôt» pour évoquer «un acte terroriste».
L'explosion du colis piégé, devant une boulangerie d'une artère piétonne et commerçante au cœur de Lyon, avait fait 13 blessés légers, neuf femmes dont une enfant de 10 ans et quatre hommes. 11 d'entre eux ont été hospitalisés, certains devant être opérés afin d'extraire des éclats.
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