France

«La vie pour Vincent» : marche blanche en soutien à Vincent Lambert à Paris

A Paris, des manifestants se sont donné rendez-vous devant le ministère de la Santé pour protester contre l'arrêt des soins de Vincent Lambert. Ce patient demeure dans un état grave depuis 10 ans.

Sur Facebook, un appel a été lancé par un comité de soutien pour participer en début de soirée à une marche blanche à Paris, en protestation contre la décision du corps médical d'arrêter les soins de Vincent Lambert. L'arrêt est effectif à partir de ce 20 mai : ce patient tétraplégique en état pauci-relationnel depuis plus de 10 ans, devait en théorie ne plus être alimenté ni hydraté artificiellement. Une «sédation profonde et continue» devait être mise en œuvre jusqu'à sa mort. Cette décision avait été qualifiée de «folie» par les avocats des parents de Vincent Lambert, qui y voient une forme d'«euthanasie déguisée».

Toutefois, la cour d'appel de Paris a finalement annoncé en fin de soirée la reprise des traitements.

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Avant que cette décision ne tombe, quelques centaines de personnes, parmi lesquelles plusieurs personnalités proches de la droite conservatrice, se sont rassemblées devant le ministère de la Santé dans le VIIe arrondissement de Paris.

Le cortège a scandé : «La vie pour Vincent !»

«On arrête de prendre soin d'une personne lourdement handicapée, et moi, en tant que personne handicapée, ça me révolte», a déploré l'un des participants.

«Le condamner à mort, c'est arbitraire et donc injuste. On a aboli la peine de mort en 1981 c'est pas une raison pour la rétablir en 2019», a déclaré Eléonore de la Vulpillières, manifestante (et par ailleurs journaliste), évoquant le sort de Vincent Lambert.

Les manifestants se sont donnés pour but de marcher vers l'Elysée. Après être resté statique, le cortège s'est mis en marche en début de soirée. Avant d'atteindre le palais présidentiel, les manifestants ont été bloqués par les forces de l'ordre. Ils n'ont pas tenté de forcer le passage.

Emmanuel Macron refuse de s'«immiscer» dans le processus

La procédure d'arrêt des soins est encadrée par la loi Claeys-Leonetti de 2016. Si celle-ci interdit l’euthanasie et le suicide assisté, elle autorise l’arrêt des traitements en cas «d’obstination déraisonnable». Les traitements peuvent être suspendus lorsqu'ils sont jugés «inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie». La décision se doit d'être prise par les médecins de façon «collégiale».

Le président de la République Emmanuel Macron s'est dit profondément touché par la situation de Vincent Lambert. «Comme citoyen, j'ai suivi son accident en 2008, et sa situation depuis plus de 10 ans », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Comme homme, comme tous les Français, je me suis interrogé pour moi, pour mes proches.»

Et le chef d'Etat de conclure, en raison de l'encadrement légal : «Je n'ai pas à m’immiscer dans la décision de soin et de droit qui a été prise dans le cas de Vincent Lambert.»

Les avocats des parents avaient annoncé la veille trois nouveaux «recours» contre cette décision, visant notamment le docteur Sanchez, dont ils réclament la radiation. Sur RTL ce 20 mai, l'avocat Jean Paillot a évoqué avoir saisi le Conseil d'Etat, la Cour européenne des droits de l'homme et «être sur le point de saisir la cour d'appel de Paris».

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