Lors d'un point presse à Biarritz le 17 mai, en marge de la préparation du G7, Emmanuel Macron est monté au créneau contre le Rassemblement national et a confirmé qu'il s'engageait pleinement dans la campagne pour les élections européennes. Le président a d'abord rappelé que la victoire du Front national lors des européennes de 2014 «n'a[vait] pas offert au reste de l'Europe le plus beau des visages».
«Ils ont voté contre tous les projets que la France a défendus en Europe, y compris pour nous protéger», a-t-il ensuite critiqué, en demandant aux citoyens de vérifier l'action du parti de Marine Le Pen après les attentats de 2015 : «François Hollande, qui était alors le président de la République, s'est battu avec beaucoup de justesse pour mieux protéger nos aéroports, mieux ficher et prévenir les gestes terroristes. Quelles sont les forces politiques qui n'ont pas voulu voter avec nous ? Le Front national.»
«Leur bilan est une catastrophe pour le pays et pour l'Europe», a ainsi insisté le chef d'Etat. Dans la foulée, Emmanuel Macron est revenu sur les affaires judiciaires du Rassemblement national : «On a plus parlé de lui pour des affaires d'assistants [parlementaires] que pour des réussites politiques.»
En outre, Emmanuel Macron n'a pas remis en cause les orientations politiques menées depuis plusieurs années afin d'expliquer la montée des partis eurosceptiques en Europe. Pour le président si les «les extrêmes, les partis nationalistes partout en Europe montent [c'est] parce que nous sommes bousculés par de grands changements, des inquiétudes».
«Mon devoir [...] c'est de lutter contre cela parce qu'il n'y a pas de fatalité», a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron souhaite que les Gilets jaunes aillent voter
Le Rassemblement national n'a pas été la seule cible de la journée d'Emmanuel Macron. A la veille de l'acte 27, prévu le 18 mai, les Gilets jaunes en ont également pris pour leur grade. Le chef de l'Etat ne trouve ainsi pas sensé le fait de voir encore des manifestants dans la rue le samedi après-midi : «La démocratie, cela ne se joue pas le samedi après-midi.» Le locataire de l'Elysée recommande aux Gilets jaunes d'aller plutôt voter ou, «à ceux qui portent des idées de se présenter aux élections». Il estime en effet qu'«il est plus difficile de proposer un projet "pour" que d'être "contre"». «On n'avance pas en étant contre», conseille-t-il, appelant «tout le monde au calme».
«Il y a trop de violence dans notre société», déplore-t-il. Emmanuel Macron assure d'ailleurs que le gouvernement a fait sa «part de travail» et que le pouvoir «a apporté des réponses aux Françaises et aux Français». «Il n'y a plus de débouchés politiques», prévient le président. C'est dit.
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