L’Union des démocrates musulmans français (UDMF) entend s’inscrire durablement dans le paysage politique français, ne visant pas seulement les européennes de fin mai, mais aussi les élections municipales de 2020. Pour imager cet objectif, son fondateur, Nagib Azergui, n’a pas hésité ce 12 mai à reprendre une expression controversée de l’écrivain Renaud Camus. Relayant sur Twitter une interview dans laquelle il se défend d'être «communautariste», il écrit en commentaire : «Le grand remplacement est en marche dans les urnes de la république #UDMF2020».
Une provocation visant à fustiger un concept considéré par ses détracteurs comme conspirationniste et raciste ? Sur le plateau de RT France, Nagib Azergui avait déjà dénoncé la «thèse du grand remplacement», qui selon lui amène «à la détestation des musulmans».
Fondée en 2012, l’UDMF n’est jamais parvenue à franchir un premier tour lors d'élections locales ou nationales. Toutefois, elle espère se servir des élections européennes – auxquelles elle a été autorisée à participer à la dernière minute – comme «tremplin» pour s'inscrire durablement dans le paysage politique français. «Un objectif clairement assumé», confiait Nagib Azergui dans une interview publiée le 10 mai par le Parisien, ajoutant : «On veut être présent à chaque rendez-vous pour que les Français s’habituent à nous.»
En attendant, pour sa première participation aux élections européennes, l'UDMF, dont l’idéologie politique est basée sur le triptyque «anti-impérialisme, antisionisme, anticolonialisme», entend présenter un programme hétéroclite axé sur «sept défis capitaux».
Aux côtés de la lutte contre «la pollution plastique», «les perturbateurs endocriniens» ou encore «les allergènes», figurent celles contre «les paradis fiscaux» et «les groupes d’influences». L’UDMF souhaite, en outre, faire adopter par le Parlement européen une loi visant à condamner «toute diffusion de discours de haine envers la communauté musulmane en permettant la dissolution de toutes associations ou groupements islamophobes, tous médias qui exploitent cette littérature islamophobe pour faire du profit en véhiculant des théories complotistes anti-musulmanes».