Elle est un des symboles des violences policières exercées envers les Gilets jaunes : Fiorina Lignier est désormais candidate en deuxième position sur la liste «la Ligne claire» portée par Renaud Camus. Se présentant comme opposée au «grand remplacement» (théorie d'ailleurs développée par ce même intellectuel controversé), la liste se dit en faveur de la «remigration» et contre l'islamisation.
Depuis le 4 mai et la validation des 33 listes devant concourir pour l'élection européenne, le compte Twitter de Fiorina Lignier, quasiment muet jusqu'alors, s'est ainsi transformé en organe de communication politique.
«Nous porterons l'interdiction de l'abattage rituel, halal et casher, qui contrevient aux règles sanitaires élémentaires et cause des souffrances inutiles aux animaux», peut-on lire entre autres publications de la jeune militante. Une proposition qui se retrouve au numéro 32 du programme en 100 points de «la Ligne claire», diffusé en avril dernier.
«[Renaud Camus] vous savez, faire de la politique à vos côtés, c'est une promenade de santé par rapport à ce que m'a coûté mon engagement avec les Gilets Jaunes», ironise-t-elle plus loin en réponse à un tweet de sa tête de liste évoquant sa mutilation. Fiorina Lignier avait en effet été éborgnée par un projectile attribué aux forces de l'ordre le 8 décembre lors de l'acte IV des Gilets jaunes à Paris.
«Il faut arrêter de blesser son peuple [...] C'est aberrant, on est en France, une des plus vieilles démocraties de notre monde, une des plus belles [...] J'ai du mal à 20 ans à reconnaître mon pays», déclarait Fiorina Lignier en février dernier sur RT France en évoquant les circonstances ayant entraîné sa blessure.
Annoncée dès octobre 2018, la liste anti-«grand remplacement» initiée par Renaud Camus et le président de la formation Souveraineté, identités et libertés (SIEL) Karim Ouchikh, préconise entre autre une réduction drastique du développement de l'islam en France. Autre principe largement évoqué dans le programme, la «remigration», décrite comme devant s'exercer de façon «pacifique», c'est-à-dire l'encouragement pour les immigrés extra-européens et leurs descendants à quitter la France pour leur pays d'origine.
La notion de «grand remplacement» développée par Renaud Camus est dénoncée par ses opposants comme une thèse raciste et conspirationniste. Elle est revenue récemment au centre de l'actualité après que le terroriste d'extrême-droite Brenton Tarrant s'en soit prévalu pour assassiner 50 musulmans dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande en mars dernier.