Les grands-parents de deux mineurs retenus en compagnie de leur mère djihadiste par les Kurdes dans un camp en Syrie, saisissent ce 6 mai la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour obtenir la condamnation de la France qui refuse de les rapatrier, selon des déclarations de leurs avocats à l'AFP.
«En refusant de rapatrier cette mère et ces deux enfants malades, blessés, et dans un état de faiblesse extrême, [...] la France expose consciemment et délibérément ceux-ci à des traitements inhumains et dégradants, violant ainsi l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme», dénoncent les avocats Marie Dosé, Henri Leclerc, Catherine Bauer-Violas et Denis Garreau.
Alors que cinq enfants de djihadistes, orphelins, avaient été rapatriés le 15 mars, deux de ces avocats, Marie Dosé et Henri Leclerc, avaient déjà déposé une plainte internationale contre la France le 18 mars. Selon eux, l'Hexagone viole la Convention internationale contre la torture en laissant d'autres enfants de djihadistes dans des camps en Syrie. Les deux avocats disaient agir «au nom de cinq familles françaises sollicitant le rapatriement de près de dix enfants français actuellement détenus dans le camp Al-Hol au Kurdistan syrien». Pour eux, tous les mineurs doivent être reconduits en France, y compris ceux qui ne sont pas orphelins.
Ligne longtemps confuse de l'exécutif sur les «revenants» et leurs familles
Les tergiversations du gouvernement sur le sujet des «revenants» du djihad retenus dans la zone irako-syrienne et leur famille, et plus particulièrement concernant le sort réservé aux mineurs, ne cessent de faire débat et font apparaître des lignes de fracture au sein même de la majorité.
Différents ministres du gouvernement Philippe ont pris la parole à ce sujet, notamment Jean-Yves Le Drian, Nicole Belloubet, Florence Parly, Christophe Castaner, Edouard Philippe et Emmanuel Macron lui-même et il en a résulté une communication confuse. Jusqu'à présent, le gouvernement n'a accepté de rapatrier les enfants de djihadistes qu'au «cas par cas».
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