L'échéance électorale européenne approche et, par-delà les frontières des pays membres, les groupes s'organisent sous forme de soutiens médiatiques plus ou moins affichés. Dans une vidéo postée sur Twitter par Jordan Bardella le 1er mai, le vice-Premier ministre Matteo Salvini a notamment appelé les Français à voter pour la tête de liste du Rassemblement national (RN). Selon le chef de file de la Ligue, ce choix en faveur du RN constitue un «vote d'espérance pour redonner la fierté et la dignité au peuple français humilié et trompé par Macron.»
Mais au RN, c'est bien la présidente qui prend en main le volet des alliances internationales, et non sa jeune tête de liste. Marine Le Pen a dernièrement mis en avant ses discussions, qu'elle assure fructueuses, avec le même Matteo Salvini en Italie et avec le parti droitier du Vlaams Belang en Belgique mais également avec une nouvelle formation politique prônant le «Tchexit», en République tchèque. Ce 3 mai, elle se rend à Sofia pour rencontrer les dirigeants du parti nationaliste Volya. Autant de signaux pour tenter de rompre l'isolement dont souffre encore don parti.
LFI s'appuie sur ses amitiés ibériques
La France insoumise compte également des alliés en Europe. Dès le mois d'avril 2018, le parti a annoncé des rapprochements avec les gauches ibériques, notamment avec Podemos en Espagne et le Bloco portugais. Une première réunion s'était tenue à Lisbonne réunissant Jean-Luc Mélenchon et les cadres dirigeants de ces autres partis, comme Pablo Iglesias et Catarina Martins. L'insoumis Manuel Bompard saluait à l'époque «une initiative programmatique commune, avec l'ambition d'élargir à d'autres pays.»
L'initiative a été réitérée le 25 avril : Jean-Luc Mélenchon s'est de nouveau rendu à Lisbonne pour un événement similaire en présence de ses alliés européens Esquerda Net au Portugal, Podemos en Espagne et l'Alliance Rouge-Verte au Danemark.
LREM, le parti français le plus europhile peut-il compter sur ses soutiens ?
Le parti présidentiel de La République en marche n'engrange en revanche pour le moment que peu de soutiens médiatisés. La logique présidant à cet état de fait est la suivante : le parti n'a jamais siégé au Parlement européen et n'a donc pas vraiment d'alliés pour le moment sur les bancs de l'institution, tandis que ses concurrents en France figurent au sein des formations du PPE (où se trouvent Les Républicains) et du PSE.
C'est le groupe de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE) qui devrait accueillir les élus LREM. Le président belge de ce groupe, Guy Verhofstadt, est un soutien connu du président français, tout comme les espagnols de Ciudadanos. Ce parti de centre-droit est classé comme libéral en Espagne et il est présidé par Albert Rivera. Certains médias ont qualifié ce dernier de «Macron espagnol» et sa formation politique pourrait obtenir une dizaine voire une quinzaine de sièges au niveau européen.
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