France

Des regrets sur l'embauche de Benalla ? Macron embarrassé par la question

Très à l'aise pour discourir et répondre aux journalistes, le président français a toutefois semblé perturbé lorsqu'il a été interrogé sur ses regrets vis à vis du recrutement d'Alexandre Benalla.

Durant la longue conférence de presse à l'Elysée de près de 2h30 consécutive au Grand débat national, Emmanuel Macron s'est montré tout à fait sûr de lui, de ses options politiques comme de ses choix. L'armure n'a semblé se fendre qu'à un seul moment : lorsque le journaliste de l'émission Quotidien, Paul Larrouturou, l'a interpellé sur l'affaire Alexandre Benalla, la question l'ayant laissé songeur et visiblement embarrassé.

Le journaliste lui a posé la question : «Regrettez-vous d'avoir recruté Alexandre Benalla, dont le comportement entache votre quinquennat et scandalise beaucoup de Français et considérez-vous avec le recul [...] avoir fait une erreur ?»

Il a fait des fautes, très graves. Les sait-on toutes aujourd’hui ? Je ne sais pas

Le président français a introduit sa réponse par les mots «sur Alexandre Benalla», puis a fait planer un long silence. «C'est trop facile de regretter», a-t-il poursuivi, laissant s'établir un second silence.

Il a ensuite expliqué qu'il avait embauché le responsable de sécurité après qu'il s'était beaucoup investi dans sa campagne et qu'il lui apparaissait à l’époque être un «jeune garçon» qui avait «vraiment du talent». «Est-ce que je regrette de l'avoir embauché à l'Elysée ? Non. Parce que je pense que c’était extrêmement cohérent avec les valeurs que je porte, et avec ce que je veux que que nous fassions. C'est sans doute pour ça que je lui en veux encore plus. Il a fait des fautes, très graves. Les sait-on toutes aujourd’hui ? Je ne sais pas», a-t-il déclaré.

Il a ajouté qu'Alexandre Benalla n’avait jamais été protégé «par l'Elysée», ni «face à la justice, face aux médias». Emmanuel Macron a ajouté qu'Alexandre Benalla avait montré une mauvaise image. «Je le regrette pour cela, mais je ne regrette pas les choix faits à d'autres moments car je ne savais pas tout. Quand vous décidez d'employer quelqu'un il y a une part de risque [...] C'est ma part de responsabilité», a-t-il reconnu.

«On en a sans doute beaucoup fait sur cette affaire, peut-être trop», a conclu le président, qui a ensuite clos la conférence. 

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