France

Hidalgo, Baroin... 12 maires écrivent à l’Etat pour dénoncer la «situation indigne» des migrants

12 maires de divers bords, d’Anne Hidalgo à François Baroin, en passant par Eric Piolle, ont adressé une lettre à l’Etat, le pressant d’agir au plus vite, afin d'offrir un hébergement digne aux migrants.

12 maires, de diverses sensibilités politiques, ont décidé d'en appeler à l'Etat qui, selon eux, n'assume «pas ses responsabilités» en matière d'hébergement des migrants.

Anne Hidalgo (Paris), les édiles de Troyes (François Baroin), Bordeaux, Nantes, Bordeaux, Lille ou encore Grande-Synthe… Ces maires de grandes villes se retrouvent confrontés à des problèmes de campements sauvages de migrants. Ils ont donc adressé une lettre ouverte aux ministres de l’Intérieur Christophe Castaner et du Logement Julien Denormandie, pour en appeler à l'action de l'Etat. Ces maires, rejoints par quelques élus de Saint-Denis, Grenoble ou Metz, se sont réunis à la porte d'Aubervilliers, dans le XIXe arrondissement de Paris, où sont installées des tentes de migrants, faire valoir leur position au soir du 24 avril. 

Ils dénoncent «une situation humanitaire qui ne cesse de se dégrader», déplorant le fait que des migrants doivent vivre «dans des conditions de plus en plus intolérables». En cause : le manque de places d'hébergement. Ils mentionnent aussi le fait que malgré les «dispositifs mis en place par l'Etat», les «besoins restent largement supérieurs à l'offre».

Les besoins restent largement supérieurs à l'offre

«[Cette] crise de l’accueil des réfugiés que connaît l’ensemble de notre pays [...] appelle nécessairement une réponse nationale», expliquent-ils. «Garantir un hébergement digne relève d'une responsabilité de l'Etat», rappellent-ils, tout comme «le maintien de la tranquillité» dans ces quartiers très «éprouvés» par la présence de campements. «Nous devons construire collectivement une réponse au défi que pose l’accueil des réfugiés en France», écrivent-ils. Ils souhaitent faire valoir leur expérience du terrain et les solutions qu'ils ont déjà adoptées tout en espérant être reçus ensemble par les deux ministres afin de résoudre cette crise.

A Paris, à la Porte de la Chapelle, entre 800 et 1 500 migrants, selon les chiffres de France Terre d'Asile, se sont installés en bord de périphérique dans des conditions d'hygiène et de sécurité déplorables. Le week-end du 5 avril a été émaillé par de nombreuses rixes : des Afghans, des Soudanais et des Erythréens se sont affrontés, faisant de nombreux blessés. Le 11 et le 12 avril, des opérations d’évacuation ont conduit à la prise en charge 387 personnes de ce campement. 

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