France

Bilan du grand débat national : les annonces d'Emmanuel Macron (EN CONTINU)

Rejet du RIC, baisse d'impôts, suppression de l'ENA... Le président Emmanuel Macron a livré ce 25 avril devant la presse ses réponses au grand débat national, pour tenter d'éteindre la crise des Gilets jaunes et de relancer son quinquennat.

Jeudi 25 avril

Alexandre Benalla n'a «jamais été protégé par l'Elysée», a assuré Emmanuel Macron, ajoutant que son ex-collaborateur, au cœur d'un scandale qui a ébranlé le pouvoir, avait commis «des fautes très graves».

«Il n'y a jamais eu de prébende pour Alexandre Benalla à l'Elysée, il n'a jamais été protégé par l'Elysée», a souligné le chef de l'Etat. «Est-ce que je regrette de l'avoir embauché à l'Élysée ? Non parce que je pense que c'était extrêmement cohérent avec les valeurs que je porte [...] C'est sans doute pour ça que je lui en veux encore plus», a-t-il ajouté.

Des Gilets jaunes se sont réunis, place de la République à Paris, pour exprimer leur mécontentement après le discours d'Emmanuel Macron sur les conclusions du grand débat. 

«Je pense qu'il faut supprimer l'ENA», a confirmé Emmanuel Macron à la presse.

«[Non] pas pour se donner le plaisir de supprimer [l'ENA, mais] pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux», a justifié le président de la République.  «Sur ce sujet, je ne crois pas du tout au rafistolage : si vous gardez les mêmes structures, les habitudes sont trop fortes, les habitudes sont là», a-t-il dit.

Emmanuel Macron plaide pour 20% de proportionnelle à l'Assemblée et pour 25% à 30% de parlementaires en moins.

Contrairement à ce qui était pressenti, Emmanuel Macron n'est pas favorable à la remise en cause des jours fériés.

En revanche, le président estime qu'il faut travailler plus longtemps car «on vit plus longtemps». Il ne veut pas reculer l'âge légal car il admet s'être engagé «à ne pas le faire» et constate que le chômage est important.

Il veut ainsi allonger la durée de cotisations avec un système de décote pour inviter à travailler plus longtemps.

Emmanuel Macron réaffirme qu'«il faut travailler plus» car la «France travaille moins que ses voisins». Il faut «construire de vraies options pour avancer», ajoute-t-il.

Sur l'objectif des 120 000 fonctionnaires, une étude sera faite pour savoir «si c'est tenable» et il se dit prêt à lever cet objectif.

«J'ai touché plus clairement l'épaississement des vies», assure-t-il, en évoquant le grand débat national organisé par le gouvernement.

«Je n'aurais pas de répit [...] car il y a trop d'attente», confie-t-il.

Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé que les retraites «de moins de 2 000 euros» seront réindexées sur l'inflation en 2020, mais aussi qu'aucune pension n'augmentera moins vite que les prix à partir de 2021.

Il prône un «patriotisme ouvert» mais défend les frontières : «Les accords de Dublin ne marchent plus !».

Il veut une Europe qui «tient ses frontières» où la «responsabilité va avec la solidarité».

Le chef d'Etat affirme que la loi de 1905 est «notre pilier» et demande au gouvernement d’être «intraitable» face à «l’islam politique qui veut faire sécession avec [la] République».

Le président veut promouvoir le service national universel : «C'est la matrice indispensable qui va irriguer des vocations, [...] pour fonder une nation de citoyens.»

Emmanuel Macron veut définir une nouvelle ambition pour entraîner une dynamique de la natalité. Il évoque les familles monoparentales, en assurant vouloir mettre en place un système de prélèvement automatique des pensions dues afin de contrer l'incivisme sur le sujet.

Il veut bâtir un système de retraites par points qui sera présenté cet été.

Emmanuel Macron veut entamer un débat sur la transition écologique en améliorant possiblement certaines incitations.

Il veut fonder un «Conseil de défense écologique» pour assurer un suivi.

«Il faut que le travail paie», dit-il en voulant notamment améliorer la participation et l'intéressement des salariés au sein des entreprises et en reconduisant la prime exceptionnelle défiscalisée.

Il veut également réindexer certaines retraites.

Emmanuel Macron évoque l'impôt sur la fortune (ISF) qui ne sera pas rétabli : «L’ISF est paru comme une injustice fiscale. Je veux rappeler que ce n’était pas une suppression mais une transformation vers le patrimoine immobilier pour encourager l’investissement dans l’économie réelle, puisque, sans ça, il y a une économie qui se vend aux investisseurs étrangers. Je me fais un devoir de la défendre et s’il n’est pas efficace nous en ferons le bilan. C’est une réforme pour produire, pas un cadeau pour les plus fortunés.»

Emmanuel Macron veut étendre le dédoublement des classes et l'étendre aux grandes sections maternelles jusqu'au CE1, avec au maximum 24 élèves.

Il veut revaloriser les professeurs.

Pour répondre à la justice fiscale, il privilégie la baisse des impôts sur le revenu pour les classes moyennes, ne voulant pas de hausse pour d'autres. Le financement sera fait sur la suppression de certaines niches fiscales accordées aux entreprises et par un effort sur le travail.

Emmanuel Macron veut que la réforme constitutionnelle revienne au Parlement «à l'été».

La Cour des comptes évaluera les sommes échappant à l'impôt, annonce Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron annonce vouloir remettre «l'humain et la justice au cœur du projet national».

Il souhaite «mettre fin aux grands corps».

«Il faut repenser la formation pour les hauts fonctionnaires», continue-t-il.

Emmanuel Macron veut une «réforme de la haute fonction publique». «Nous lui devons beaucoup», débute-t-il sur le sujet. «Néanmoins des changements sont à faire [comme] dans les recrutements», poursuit-il.

«Nous avons trop de monde à Paris qui prend des décisions ou des règles [...] il faut mettre plus de fonctionnaires sur le terrain, [...] on supprimera des postes en administration centrale» pour donner «plus de pouvoir au terrain», affirme-t-il.

Emmanuel Macron confirme vouloir arrêter toute fermeture d'écoles et d'hôpitaux sans l'accord du maire dans les territoires.

Il prône un «nouvel acte de décentralisation», s'appuyant sur «la responsabilité, la lisibilité et le financement», dénonçant l'opacité de certains transferts de compétence, comme des doublons dans le mille-feuille territorial.

Autre proposition d'ordre institutionnel : inclure 150 citoyens tirés au sort au sein de l'actuel Conseil économique, social et environnemental (Cese) afin de créer un «Conseil de la participation citoyenne».

Sur le référendum d'initiative citoyenne, il lui semble «remettre en cause la démocratie représentative». Toutefois, il veut aller plus loin dans le référendum d'initiative partagée en assouplissant ses règles

Il veut aussi renforcer le droit de pétition au niveau local.

Concernant le vote blanc, Emmanuel Macron ne retient pas l'idée de sa reconnaissance.

Il se prononce contre le vote obligatoire.

Emmanuel Macron débute la description de ses orientations en évoquant la démocratie. Il loue l'activité des maires. Il veut «conforter leur rôle». «Mais la démocratie représentative est aussi essentielle, [...] et on peut l'améliorer avec une part significative de proportionnelle et en limitant le mandat dans le temps», complète-t-il, confirmant ainsi sa volonté de baisser le nombre de parlementaires.

Emmanuel Macron fait valoir «l'art d'être Français», ce qui impliquerait notamment d'être «à la fois enraciné et universel» et d'être capable de débattre de tout.

«Notre projet national doit être plus juste, plus humain» et il nous faut également «retrouver la maîtrise de notre destin, de nos vies», ajoute le chef de l'Etat.

«Aujourd'hui, l'ordre public doit revenir», affirme le président.

«Nous recréons des emplois, plus de 500 000, notamment dans le secteur industriel», déclare Emmanuel Macron. «Les résultats commencent à être là», assure-t-il.

«Est-ce qu’on a fait fausse route depuis deux ans ?», se questionne le président.

Emmanuel Macron pense au contraire que les orientations prises ont été justes.

Qu'a tiré Emmanuel Macron du grand débat ? Un «profond sentiment d'injustice» traversant la société française, un «sentiment de manque de considération» ajouté à un «manque de confiance dans les élites».

Selon Emmanuel Macron, le mouvement des Gilets jaunes a été «récupéré [...] par les violences de la société», soit «l'antisémitisme, l'homophobie, la violence contre les institutions, les journalistes parfois».

Or, pour le président de la République, «nous sommes avons toute chose des enfants des Lumières» ; «on ne bâtit pas sur la haine de soi, la jalousie de l'autre».

Pour autant, le chef d'Etat salue «les justes revendications à l'origine du mouvement». «Je ne veux pas que les dérives de quelques-uns occultent les justes revendications portées à l'origine de ce mouvement et profondément soutenues», a-t-il souligné.

Emmanuel Macron affirme avoir beaucoup appris auprès des Français et des maires avec le grand débat. Il exprime sa «fierté» de cette initiative.

Emmanuel Macron présente «les orientations du nouvel acte».

Reportée le 15 avril pour cause d'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l'intervention d'Emmanuel Macron se tient ce 25 avril à partir 18h, depuis le palais de l'Elysée. Par le truchement d'une conférence de presse, il livre ses réponses au grand débat national. Des fuites dans les médias sur la teneur de ses annonces ont privé le président de l'effet de surprise et l'ont contraint à revoir son plan de communication.

Cette séance d'échanges à laquelle assistent plusieurs centaines de journalistes dans la salle des fêtes de l'Elysée doit servir à tirer les enseignements du grand débat national lancé le 15 janvier.

Lire aussi : Pensant appeler le nouveau président ukrainien, Emmanuel Macron a-t-il été piégé par un canular ?