France

Elections européennes : Le RN abandonne le Frexit et la sortie de l'euro

Marine Le Pen efface certains de ses fondamentaux en dévoilant le 15 avril ses propositions pour le scrutin européen. Le Rassemblement national renonce à l'abandon de l'euro et à la sortie de l'Union tout en revendiquant un nouveau positionnement.

Frexit, adieu à l'euro : le Rassemblement national (RN) revoit ses leitmotivs en vue des Européennes. A Strasbourg, ce 15 avril, alors qu'elle présentait ses 25 propositions pour les prochaines élections en compagnie de Jordan Bardella et Nicolas Bay, Marine Le Pen a infléchi la stratégie politique à rebours de ses intentions de 2017, lors de sa campagne présidentielle.

Le week-end dernier, elle a présenté au quotidien Le Parisien un manifeste pour L’Alliance européenne des Nations. Soit un fascicule de 75 pages qui détaille son programme pour le prochain scrutin et dans lequel elle propose une «vision de l'Europe» et même une «vision de l'homme». Le manifeste sera remis aux ambassadeurs étrangers. Il n'y est plus question de sortir de l'euro, ni de faire cavalier seul en entamant un Frexit. Pourquoi cette volte-face ?

Une coopération entre nations

«On veut tout remettre sur la table», a déclaré le 13 avril la présidente du Rassemblement national lors d'un discours à Mer (Loir-et-Cher).

Alors que sa liste, en seconde position, talonne celle de La République en marche (LREM), la présidente du RN a plaidé pour une forme de «coopération» entre nations, qu'elle estime être opposée à l'Europe «fédéraliste» et «carcérale» actuelle. Elle développe aussi le concept de «localisme», qui «réconcilie l’économie et l’écologie» afin de payer moins cher ce qui est produit à proximité. Le manifeste propose également de créer un «serpent fiscal», qui fixerait des seuils supérieurs et inférieurs à l'impôt dans toute l'Europe.

Toutefois, le RN conserve certains de ses chevaux de bataille comme l'arrêt de l'immigration ou le rétablissement des contrôles aux frontières nationales. Marine Le Pen souhaite, en outre, la suppression de la Commission européenne, allant de pair avec une renégociation des traités. Le manifeste développe aussi la notion de «responsabilité nationale de l’entreprise», qui exclurait de l'accès aux marchés publics, les sociétés qui entreprennent des délocalisations.  

En évoquant Matteo Salvini, Marine Le Pen déclare compter sur «certains partenaires européens» développant des idées proches de celles de son parti pour « de l'intérieur, modifier profondément le fonctionnement de l’UE». 

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