France

Européennes : après LFI, le RN lance un emprunt auprès de ses sympathisants

Confronté comme pour ses campagnes précédentes à des difficultés à obtenir des prêts bancaires, le Rassemblement national va appeler ses sympathisants à faire un geste, deux jours après une initiative similaire opérée par La France insoumise.

Peinant de nouveau à trouver une banque pour financer sa campagne des européennes, alors qu'il se trouve pourtant en tête des sondages, au coude à coude avec le parti présidentiel, le Rassemblement national (RN) va mobiliser ses sympathisants pour financer sa campagne, comme l'a annoncé sa présidente sur LCI. Alors même que le seuil des 3% de votes requis pour obtenir le remboursement de la campagne par l'Etat semble assuré pour le parti crédité d'environ 22% des intentions de vote dans les sondages, ce dernier n'a pas réussi à assurer ses financement.

«Aujourd’hui, l'ensemble des partis d'opposition sont entre les mains des banques [...] qui décident à qui on prête et à qui on ne prête pas», s'est indignée Marine Le Pen sur LCI alors qu'elle était interrogée sur le sujet. 

La présidente du RN a par ailleurs accusé l'exécutif d'avoir mis «à la poubelle» la «banque de la démocratie» défendue en début de quinquennat par François Bayrou et votée par l’Assemblée nationale pour pallier ce problème récurrent. 

Chaque prêteur devra donc, selon les règles définies par le parti, avancer une somme minimum de 1000 euros, que le RN s'engage à rembourser en février 2020 avec un taux d'intérêt de 5%, au lendemain du remboursement des frais de campagne par l’État. Les colistiers participant aux européennes sont par ailleurs invités à mettre la main au portefeuille pour participer à l'opération. 

«L’opération ne présente aucun risque pour [les futurs créanciers du parti]», a assuré le trésorier du RN Jean-Lin Lacapelle auprès du Figaro.

Le parti rencontre des difficultés pour le financement de ses campagnes depuis plusieurs années, ce qui est considéré par ses cadres comme un problème démocratique. En 2016, le Front national avait notamment emprunté «environ six millions d'euros», à Jean-Marie Le Pen, pourtant exclu du parti l'année précédente, pour assurer sa campagne présidentielle. En 2017, pour les élections législatives, un «emprunt patriotique» avait été lancé en direction des électeurs frontistes.  

La «campagne d'emprunt populaire» de LFI 

Deux jours plus tôt, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, confrontée aux mêmes difficultés, avait elle aussi appelé ses sympathisants à faire un geste pour «collecter plusieurs centaines de milliers d'euros».

Dans un communiqué, le parti a qualifié le financement des campagnes électorales d'«enjeu démocratique». 

La somme minimale acceptée dans cette «campagne d'emprunt populaire» est ici de 400 euros avec un remboursement dans les 12 mois, sans intérêt. Le 31 mars, le parti affirmait sur son site Internet avoir récolté plus de 300 000 euros en 7h, soit «15% du maximum légal autorisé» de deux millions d'euros pour les «prêts de personnes physiques». 

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