Les infirmiers et les aides-soignants de quatre services d’urgence de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (Lariboisière, Pitié-Salpêtrière, Saint-Louis, Tenon) devraient, sauf retournement de dernière minute, entrer en grève illimitée dès la soirée du 14 avril. SUD-Santé avait annoncé le 9 avril le dépôt des préavis de grève avant d'être suivi par la CGT.
Ils rejoindront ainsi leurs collègues de l’hôpital Saint-Antoine, en grève continue depuis le 18 mars à l'appel de trois organisation syndicales : CGT, FO et Sud Santé. Ce premier mouvement de grève est né après les multiples agressions survenues dans l'enceinte de l'établissement hospitalier.
Au-delà d'une meilleure sécurisation de leurs lieux de travail, les protestataires réclament, entre autres, une meilleure revalorisation de leur salaire mais également un renforcement des effectifs. Bien qu'en grève illimitée, ils continueront d'accueillir les patients et leur prodiguer les soins nécessaires.
Confrontée à une forte dégradation de ses comptes depuis 2017, l'AP-HP a été contrainte de geler ses dépenses de personnel jusqu'en 2023. Une mesure qui s'est traduite par la suppression de 405 équivalents temps plein (ETP) l'année précédente et une nouvelle diminution prévue de 779 ETP cette année.
Le mouvement de grève fait tache d'huile puisque, dans la foulée, huit syndicats (CGT, SUD, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa, SMPS) de l'AP-HP ont déposé le 12 avril un préavis de grève entre le 18 et le 20 avril. Ils exigent «l'arrêt des fermetures de services [...], des plans d'économies et des suppressions d'emplois » et revendiquent «la titularisation des contractuels», une «revalorisation» salariale et un budget «à la hauteur des besoins de la population».
Contactée par l'AFP, la direction de l'AP-HP a affirmé qu'elle proposerait «en début de semaine prochaine une rencontre avec [ces] organisations», tout en assurant demeurer «très attentive au dialogue social et à ce titre [à leurs] revendications».