Ce 27 mars, la cour d'appel de Paris a condamné Jawad Bendaoud à un an de prison avec maintien en détention pour des «menaces de mort» contre une victime des attentats du 13 novembre 2015. Il avait écopé de six mois de prison en première instance au mois de décembre 2018.
Cette condamnation intervient deux jours avant la décision dans son procès en appel pour «recel de malfaiteurs terroristes». Après avoir été relaxé dans ce dossier en février 2018, il a en effet été rejugé en novembre et décembre pour avoir logé deux djihadistes du 13-Novembre, dont Abdelhamid Abaaoud, l'un des cerveaux présumés des attaques qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
C'est à la sortie de ce procès, le 5 décembre, qu'une altercation s'était produite entre Jawad Bendaoud, qui comparaissait alors libre, et Sarah Z., une victime des attentats qui venait de témoigner. Celle-ci l'a accusé de l'avoir menacée de mort dans les couloirs du palais de justice : «Je vais te tuer. Tu vas voir ce que je vais te faire», avait-il, selon les affirmations de Sarah Z., prononcé à son encontre.
Jawad Bendaoud a de son côté nié ces menaces. Lors du premier procès pour «menaces de mort», le 11 décembre, il a affirmé lui avoir dit : «Evite de dire que je suis coupable alors que tu ne sais pas si je suis coupable».
La condamnation a donc été aggravée en appel, passant de six mois de prison à un an avec maintien en détention. Il sera donc dans le box des prévenus le 29 mars pour entendre la décision de la cour d'appel. Il a toujours clamé son innocence, affirmant qu'il ne savait pas que les deux hommes qu'il hébergeait étaient des djihadistes du 13-Novembre.
Interrogé par le journal Le Figaro, l'avocat de la plaignante s'est félicité de cette condamnation : «Ma cliente avait été très choquée d'être agressée verbalement par Jawad Bendaoud alors qu'elle venait de vivre un moment fort en réussissant pour la première fois à s'exprimer en public sur les événements du 13-Novembre. Aujourd'hui, elle a le sentiment que sa parole a été entendue par la cour.»