Le gouvernement ne lésine pas sur la sécurité, surtout quand le président chinois Xi Jinping est de passage en France. Ainsi, la visite d'Etat de celui qui préside à la destinée de l'Empire du Milieu a semé une belle pagaille à Nice et Monaco. Le maire de la préfecture des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, a rejeté ce 25 mars sur l’Etat cette situation qu'il qualifie d'«insupportable» et d'«inacceptable», causée notamment par les restrictions de circulation imposées pour la sécurité du dîner de Xi Jinping en compagnie du couple Macron à quelques kilomètres de Nice.
Selon l'AFP, des voyageurs ont par exemple été obligés de rallier l'aéroport de la ville à pied et en traînant leurs valises en longeant l'autoroute A8 fermée. Pêle-mêle : des vols ont été annulés faute d'équipage bloqués dans les embouteillages, des milliers d'automobilistes ont été pris au piège, sans information ni alternatives, plusieurs gares étaient fermées, des axes majeurs étaient coupés et les routes secondaires étaient engorgées.
Le premier édile assure pourtant avoir alerté des risques de «thrombose ingérable» de la métropole niçoise. Arrivé le 24 mars à l'aéroport de Nice Côte d'Azur, le chef de l'Etat chinois s'est envolé pour Paris le 25 mars dans la matinée : le temps pour lui de rendre notamment visite à la famille princière monégasque.
Un trajet qui a eu pour effet d'engorger fortement les communes limitrophes. «Avoir voulu s'obstiner à lui faire faire des déplacements à Monaco autrement qu'en hélicoptère et de faire un deuxième aller-retour vers l'est du département jusqu'à Beaulieu a fait subir aux usagers de la route une situation insupportable», a encore dénoncé la mairie de Nice.
Les habitants de la principauté ont également été impactés par cette visite présidentielle. A Monaco, selon le journal La Dépêche, la Sécurité publique leur aurait en effet demandé de «veiller à tenir fermées les fenêtres» entre 10h30 et 16h et signifié qu'il était «formellement interdit de se trouver sur les balcons et les terrasses». Les résidents monégasques auraient en outre eu pour consigne de se munir de leur carte d'identité monégasque s'ils souhaitaient sortir de chez eux. Enfin, la baignade, les activités sous-marines et les sports nautiques auraient été interdits dans l'espace maritime de Monaco, selon la même source, qui ajoute que le port de la ville était aussi fermé.