«Juste impensable», s’indignait encore l'ancienne ministre présidente Les Républicains (LR) du Grand Reims Catherine Vautrin, ce 24 mars, alors même que le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, avait déjà démenti l'idée selon laquelle la bataille de Verdun ne serait plus enseignée au lycéens.
Cette réaction est la dernière en date d'une longue liste de prises de parole de personnalités politiques scandalisées par une affirmation extraite d'un article de l'Est républicain selon laquelle la bataille de Verdun «sera balayée des nouveaux programmes officiels de lycée annoncés pour la rentrée de septembre 2019», remplacée par «la plus internationale» bataille de la Somme.
Un «irrespect pour nos poilus», estime Nadine Morano, un «scandale» de trop pour Marine Le Pen, «un choix qui offense la mémoire des poilus» pour Valérie Pécresse... De nombreuses figures de l'opposition de droite à Emmanuel Macron sont montées au créneau, chacun y allant de sa formule pour critiquer la décision de supprimer de l'enseignement une bataille dont l'entretien de la mémoire, sur fond de polémique identitaire, a déjà déchaîné les passions par le passé.
Une pétition en ligne, lancée le 23 mars, pour le maintien de la bataille de Verdun dans les programmes scolaires, a recueilli plus de 4 000 signatures avant sa clôture à la suite du démenti apporté par le ministre de l'Education nationale.
Jean-Michel Blanquer dément
«La bataille de [Verdun] sera évidemment étudiée en 1ère », a encore tweeté le ministre ce 24 mars pour tuer dans l’œuf une polémique d'envergure nationale annoncée.
La bataille, «n’était pas dans les précédents programmes. Les nouveaux sont plus détaillés et chronologiques», explique par ailleurs le ministre, précisant que Verdun figurait au programme de 3e.
Même information relayée par le syndicat FSU, qui a lui aussi rappelé que Verdun figurait au programme des collèges.
De fait, Verdun, victoire quasi exclusivement française contre l'Allemagne, ne figure pas, contrairement à d'autres batailles célèbres comme la Somme ou la défaite franco-britannique des Dardanelles parmi les points clés de ce programme. La bataille de Verdun serait tout de même évoquée lors de ces cours par les enseignants comme l'a expliqué un professeur sur Twitter. Ces points clés n'occultent en effet pas d'autres passages de l'histoire qui peuvent être enseignés.
«Monsieur le Ministre, de qui vous moquez vous ?», a réagi le maire de Verdun et professeur d'Histoire, Samuel Hazard, à l'origine de la polémique et peu convaincu, semble-t-il, par les différentes explications sur l'absence de mention de la bataille dans le programme.
«On se réfugie aujourd’hui sur la liberté pédagogique de l’enseignant ! Sauve qui peut fuyons !», a-t-il par ailleurs écrit sur Facebook.
Plus tôt dans la journée, l'édile publiait une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour lui demander de ne ne pas laisser le Conseil supérieur des programmes de l’Education nationale infliger de «deuxième mort du poilu». «Des enfants de chaque commune de France se sont sacrifiés sur cette terre devenue terre martyre, terre sacrée», y écrivait-il encore.
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