France

Acte 19 : ouverture d'une enquête après qu'une manifestante de 73 ans a été blessée à Nice

Geneviève Legay, 73 ans, a été gravement blessée lors de l'acte 19 des Gilets jaunes à Nice lors d'une charge de la police. L'avocat de sa famille a fait savoir qu'une plainte serait déposée. Le procureur de Nice a ouvert une enquête.

La famille de Geneviève Legay, militante de 73 ans grièvement blessée le 23 mars à Nice lors d'une charge de la police, va porter plainte le 25 mars. «Pour violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne vulnérable», a précisé maître Arié Alimi à l'AFP, comme il l'avait fait auparavant au micro de France Info. «La charge de la police a été très violente. Madame Legay, qui est une militante d'Attac, a été très grièvement blessée. Elle est ce matin dans un état stable et pas dans le coma, comme on a pu le craindre», a-t-il ajouté.

La manifestation des Gilets jaunes pour l'acte 19 du mouvement de contestation sociale avait été interdite dans une grande partie de la ville de Nice le 23 mars. Dans la matinée, quelques dizaines de personnes avaient toutefois bravé l'interdiction de manifester sur la place Garibaldi, où la militante altermondialiste a été blessée en tombant pendant une charge de la police.

Les pompiers l'ont évacuée consciente, d'après le constat fait par des journalistes de l'AFP. Sa fille avait  précisé qu'elle était venue pour défendre le droit de manifester, avec un drapeau arc-en-ciel.

Complice par ordres

A sa fille qu'elle n'a d'abord pas reconnue, Geneviève Legay a raconté ce qui lui était arrivée en ces mots: «Je me souviens qu'un policier m'a chargée et après je ne me souviens de rien.» La militante souffre de plusieurs fractures au crâne et d'hématomes sous-duraux, et a été placée sous perfusion de morphine du fait de violents maux de tête. L'avocat a précisé que la plainte, qui serait déposée dès le 25 mars à Nice allait également «viser le préfet en qualité de complice par ordres»

Enquête ouverte

Le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre a déclaré à l'AFP qu'il avait ouvert dès le 23 mars dans l'après-midi «une enquête classique en recherche des causes des blessures». «J'ai ordonné la saisie des images vidéo, par ailleurs d'excellente qualité, et fait des réquisitions auprès de l'hôpital Pasteur», a ajouté le magistrat qui a aussi fait ausculter Geneviève Legay, 73 ans par un médecin légiste.

«Elle a été prise en charge par les pompiers avec une qualification d'urgence relative, et à son arrivée à l'hôpital, elle s'est retrouvée avec une appréciation médicale montée d'un cran, qualifiée de pronostic réservé», a détaille Jean-Michel Prêtre. «Elle a apparemment tapé fort sur un poteau [délimitant le parcours] du tramway. Cela s'est fait dans la phase de dispersion [du rassemblement de manifestants], a-t-il ajouté, précisant que l'incident avait eu lieu dans un périmètre où les manifestations avaient été interdites. De son côté, Attac a dénoncé l'interdiction par le préfet des manifestations et rassemblements dans une grande partie de Nice comme «illégitime». Et d'ajouter, en utilisant l'orthographe inclusive : «Cela ne peut justifier d'utiliser la force contre des citoyenˑneˑs qui se rassemblent pacifiquement pour exprimer leurs opinions.»

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