Le Sénat a décidé de transmettre à la justice les cas d'Alexandre Benalla, de Vincent Crase et de Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, pour suspicion de faux témoignage devant une commission d'enquête parlementaire, selon des membres de son bureau réuni ce 21 mars.
Le bureau du Sénat a également décidé, lors d'un vote à huis clos et à main levée, de transmettre au parquet les déclarations sous serment devant la commission d'enquête sur l'affaire Benalla d'autres collaborateurs d'Emmanuel Macron. Parmi eux figurent, selon ces mêmes sources, le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence.
Pour ces autres collaborateurs du président, le Sénat transmettra la liste des «incohérences» et «contradictions» relevées par la commission d'enquête sénatoriale, qui a rendu le 20 février un rapport accablant, montrant des «dysfonctionnements majeurs» au sommet de l'État, a précisé à l'AFP l'un des membres du bureau. Au parquet de voir quelles suites donner, ajoute-t-il.
La justice va devoir décider maintenant s'il y a eu, lors de leurs auditions devant la commission d'enquête, faux témoignage, un délit passible de cinq ans de prison et de 75 000 euros d’amende.
Cette décision du Bureau du Sénat concernant des très proches d'Emmanuel Macron constitue un nouvel épisode du rapport de force entre l'Elysée et la chambre haute, dominée par l'opposition. Interrogé par l'AFP, l'Elysée n'avait pas de commentaire à faire à chaud. «Dès lors que nous souhaiterons faire une réaction, nous vous la communiquerons», a-t-on déclaré à la présidence.
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