France

Tariq Ramadan s’invite à une réunion sur les violences faites aux femmes à Saint-Denis

L'islamologue Tariq Ramadan, toujours mis en examen pour deux viols, s'est rendu sans y être invité à une réunion publique sur les violences infligées aux femmes, en banlieue parisienne, suscitant l'indignation des participants.

Récemment sorti de prison après avoir été libéré sous conditions, le prédicateur islamique Tariq Ramadan a choqué en s'invitant à une réunion publique, le 18 mars, dans la ville de Saint-Denis, au nord de Paris, sur le thème des «violences envers les femmes au quotidien». 

Des photos attestent de sa venue. Il aurait été accompagné de sa fille, selon le Journal du dimanche, qui rapporte également que l'islamologue habitait à Saint-Denis.

Sa venue dans la salle comme spectateur du débat est une provocation inacceptable

La réunion, en présence de la députée La France insoumise (LFI) Danièle Obono, était organisée par le conseiller de Seine-Saint-Denis Madjid Messaoudene, en charge de l'égalité femme-homme et de la lutte contre les discriminations.

Il s'est confié au Journal du dimanche à l'issue de cette réunion : «Il lui a été demandé 30 fois de partir. Sa présence gênait, elle était inconvenante. C'est une provocation de sa part, mais on ne pouvait pas le forcer à quitter la salle et il n'y avait pas de filtrage à l'entrée.»

La ville de Saint-Denis a publié dès le lendemain un communiqué de protestation, tweeté par le maire communiste Laurent Russier. Le refus de quitter les lieux de l'islamologue, toujours mis en examen, y est considéré comme «une insulte envers les personnes légitimement choquées par sa présence». La ville a qualifié «sa venue dans la salle comme spectateur du débat» de «provocation inacceptable». La municipalité a demandé à Tariq Ramadan «un minimum de décence en laissant en paix celles et ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes.»

Une insulte envers les personnes légitimement choquées par sa présence

Tariq Ramadan avait obtenu sa mise en liberté sous conditions le 15 novembre 2018, neuf mois après sa mise en examen et son incarcération pour «viol» et «viol sur personne vulnérable», le 2 février de la même année. Ses quatre précédentes demandes de mise en liberté avaient été rejetées. 

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