France

Acte 18 : incendies et magasins saccagés sur les Champs-Elysées, à Paris (EN CONTINU)

L'acte 18 a été marqué par des violences et des dégradations, principalement concentrées sur l'avenue des Champs-Elysées, à Paris. Dans la soirée, Emmanuel Macron a dit vouloir «des décisions fortes, complémentaires pour que cela n'advienne plus».

Dimanche 17 mars

Le Nombre jaune, collectif de Gilets jaunes qui s’attelle à évaluer la participation aux manifestations chaque samedi, a estimé à 269 270 le nombre de manifestants le 16 mars, pour 211 actions recensées, «convergence des luttes comprise» – c'est-à-dire manifestations de Gilets jaunes et mobilisations pour le climat.

80 enseignes ont été touchées, dont une vingtaine pillées ou victimes de départs d'incendie lors du saccage samedi des Champs Elysées, ont estimé dimanche les commerçants de la célèbre avenue, qui veulent être reçus par le Premier ministre Edouard Philippe.

«Il y a eu un déferlement de violence, on se remet du chaos. On tente de rassurer les salariés, et puis on pense aux habitants bien sûr», a dit à l'AFP Jean-Noël Reinhardt, président du Comité Champs-Elysées, une association de promotion qui revendique 180 adhérents, en grande partie des commerces.

«On a demandé un rendez-vous au Premier ministre, pour lui faire part de notre exaspération et lui présenter nos doléances. Il faut que les pouvoirs publics mettent un terme à cette situation», a-t-il réclamé. «En cumulé, on a eu 35 samedis et dimanche marqués par des perturbations», a-t-il compté.

Samedi, l'acte 18 de la mobilisation des gilets jaunes a été marquée par une flambée de violences à Paris, et en particulier sur les Champs-Elysées, théâtre d'affrontements, de pillages et de départs de feu. Parmi les boutiques et commerces les plus touchés: la brasserie huppée le Fouquet's, des enseignes de prêt-à-porter (Celio, Lacoste, Hugo Boss), le chocolatier Jeff de Bruges, mais aussi le magasin du fabricant chinois de smartphones Xiaomi, inauguré mi-janvier, ainsi que de modestes kiosques à journaux.

Au soir de l'Acte 18 des Gilets jaunes, Anne Hidalgo, maire de Paris, a expliqué auprès du Parisien être «vraiment en colère» après les scènes de violences qui se sont déroulées dans la capitale. Elle a notamment dénoncé «des groupes d’extrême droite qui veulent fragiliser la démocratie et des groupes de pilleurs».

J’attends du gouvernement des explications

Et l'édile parisien d'annoncer sa prochaine rencontre avec le Premier ministre : «J’attends du gouvernement des explications, des réponses, qui n’excuseront en rien ces violences. Mais il faut sortir de ce cauchemar. Cette fois, ça suffit.» a-t-elle affirmé.

Emmanuel Macron veut «des décisions fortes, complémentaires pour que cela n'advienne plus». «Ce qui s'est passé sur les Champs-Elysées, ce n'est plus une manifestation», a-t-il dénoncé.

Et de poursuivre : «Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre mais très clairement, la journée d'aujourd'hui montre que sur ces sujets-là et ces cas-là, nous n'y sommes pas.» Il a par ailleurs estimé que «tous ceux qui étaient là se sont rendus complices» du saccage des Champs-Elysées.

Emmanuel Macron est arrivé à la cellule de crise du ministère de l'Intérieur. 

Les agents municipaux de la propreté de la ville de Paris ont été mobilisés pour nettoyer les artères les plus touchées par les heurts. 

Samedi 16 mars

Le ministère de l'Intérieur, Christophe Castaner, échange avec les forces de l’ordre sur la place de l’Etoile. Il a fait état de 237 interpellations à Paris pour la journée du 16 mars. 

32 300 manifestants ont été recensés dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur. 

La présidence annonce qu'Emmanuel Macron écourte son séjour à la Mongie et rentre à l'Elysée. Il est attenduvers 22H30 à la cellule de crise du ministère de l'Intérieur, selon l'Elysée. 

Comme le rapporte le journaliste Clément Lanot, l'incendie qui a détruit un véhicule de police a été maîtrisé. 

La page Facebook «Le Nombre Jaune», qui décompte le nombre de manifestants, annonce de son côté la participation de 230 766 manifestants dans les 174 actions recensées. Ce chiffre, provisoire, intègre les personnes qui ont participé à la marche pour le climat. 

Un véhicule de police a été incendié dans le quartier des Halles, selon un journaliste de RTL. 

Plus tôt, le même journaliste avait publié une vidéo dans laquelle on peut voir des individus encagoulés en train de vandaliser le véhicule. 

Une autre vidéo relayée sur les réseaux sociaux montre une courte séquence où le véhicule est ravagé par les flammes. 

Les canons à eau entrent en action sur l'avenue des Champs-Elysées. 

Selon notre reporter, la situation est encore très tendue sur l'avenue des Champs-Elysées, ainsi que sur la place de l'Etoile. Les forces de l'ordre tentent de repousser les manifestants qui sont encore sur place. 

La devanture du cinéma Gaumont de l'avenue des Champs-Elysées a été vandalisée. 

La façade du magasin Lonchamp des Champs-Elysées a été incendiée. 

Le feu a été maîtrisé au Fouquet's. 

Selon notre reporter présent sur les lieux, le feu a été mis au Fouquet's, alors que le restaurant avait été saccagé quelques heures plus tôt.

Au micro de RT France, Jerôme Rodrigues s'est félicité de la forte mobilisation lors de cet acte 18. 

Le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, se rend dans le quartier des Champs-Elysées pour remercier les forces de l'ordre du travail qu'elles ont accompli. 

Bernard-Henri Levy, volontiers acerbe envers les Gilets jaunes, s'est fendu d'un nouveau tweet : «Arrêtons avec ce mythe de "certains" Gilet Jaunes "infiltrés" par des méchants "casseurs". Ce mouvement des Gilets jaunes est, depuis le premier jour, un mouvement factieux, haineux et anti républicain.»

A 14h, 14 500 personnes, dont 10 000 à Paris, manifestaient à travers toute la France, selon le ministère de l'Intérieur. 

«L’ultra violence et la haine de la France s’expriment de nouveau dans nos rues. Ni excuse, ni faiblesse pour ces casseurs qui saccagent Paris et salissent le Grand Débat. Total soutien à nos commerçants et aux Parisiens qui n’en peuvent plus. Le gouvernement sera à leurs côtés», a écrit sur Twitter, le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. 

Les Street Medics prennent en charge un gendarme blessé sur l'avenue des Champs-Elysées. 

La préfecture de police de Paris rapporte dans un nouveau bilan que 94 personnes ont été interpellées en début d'après-midi.

Les pillages se poursuivent sur l'avenue des Champs-Elysées. La bijouterie Swarovski a été vandalisée. 

La boutique de vêtements Celio a également été la cible des casseurs. 

La situation demeure tendue sur l'avenue des Champs-Elysées. Comme le rapporte notre reporter, des manifestants dépavent la place de l'Etoile. 

Un drapeau de l'Union européenne barré d'une ligne rouge est brandi par un manifestant sur la place de l'Etoile. 

Un autre kiosque à journaux, situé devant l'enseigne Louis Vuitton, est à son tour en flammes. 

Selon la préfecture de police de Paris, 82 personnes ont été interpellées à la mi-journée. 

Selon l'AFP qui cite des pompiers, 11 personnes ont été blessées légèrement lors de l'incendie d'un immeuble à Paris, avenue Franklin Roosevelt. «Deux personnes ont été sauvées des flammes. Une femme et son bébé étaient coincés au deuxième étage», ont-ils rapporté.

Le feu est parti d'une banque, au rez-de-chaussée. Le quartier a été bouclé et l'incendie maîtrisé peu avant 14h, a constaté un journaliste de l'AFP.

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé l'activation d'une «cellule de crise» à la suite des violences observées sur les Champs-Elysées ce 16 mars. 

Elle a également fermement condamné les «exactions» commises à Paris, appelant au «calme et à la responsabilité de chacun».

Dans une courte vidéo diffusée sur Twitter par un journaliste indépendant, on peut voir un membre des forces de l'ordre en venir aux mains avec des manifestants sur l'avenue des Champs-Elysées. Les images ne permettent pas de déterminer le contexte dans lequel cette scène s’est déroulée. 

Selon nos reporters sur place, les heurts se poursuivent sur l'avenue des Champs-Elysées. 

Notre reporter Lucas Léger est sur l'avenue des Champs-Elysées où d'importants dégâts matériels sont à déplorer. 

«Les Pompiers de Paris et nos forces de l’ordre viennent de procéder à l’évacuation de tous les habitants d’un immeuble, délibérément incendié. Le feu est maîtrisé», a annoncé sur Twitter Christophe Castaner. Le ministre de l'Intérieur a qualifié les auteurs de cet acte d'«assassins». Sur la photo qu'il a publiée, il s'agirait de la banque Tarneaud. 

Présent sur place, notre reporter a pu constater la fin de l'incendie.

La banque Tarneaud, située avenue Franklin Roosevelt, est également la proie des flammes. 

Un kiosque à journaux est en flammes sur les Champs-Elysées. 

Selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, entre 7 et 8 000 personnes manifestaient à la mi-journée à Paris à l'occasion de l'acte 18 de la mobilisation des Gilets jaunes. Le patron de la place Beauvau a en outre dénoncé «1 500 ultra-violents qui sont venus pour casser, pour en découdre, pour attaquer». 

Selon la préfecture de police de Paris, 44 personnes avaient été interpellées à la mi-journée.

«Ceux qui cherchent l'affrontement avec la police, ne portent pas de gilets jaunes», affirme sur RT France Sergio Coronado, ancien député EELV et candidat aux européennes. 

Des casseurs ont pillé des boutiques sur les Champs-Elysées. Sur la célèbre avenue de la capitale où ont convergé des milliers de Gilets jaunes, plusieurs barricades étaient en feu autour de midi. Comme en témoigne le journaliste de Brut, Remy Busine, la célèbre brasserie Le Fouquet's, qui est inscrite à l'inventaire des monuments historiques et fréquentée par de nombreuses personnalités, a également été vandalisée par des manifestants.

Sur les lieux, notre reporter, a pu constater l'étendue des dégâts. 

Selon un journaliste de l'AFP, des casseurs ont pillé des boutiques sur les Champs-Elysées où l'acte 18 de la mobilisation des Gilets jaunes se caractérise par un regain de violence.

Sur la place de l'Etoile, des manifestants, pour beaucoup vêtus de noir, capuche sur la tête, ont lancé des pavés sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes.

Alors que les premiers heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre, la police a procédé à de multiples tirs de gaz lacrymogènes, comme en témoigne le Facebook live de notre reporter, sur place.

Les forces de l'ordre ont également fait usage d'un canon à eau.

Au pied de l'Arc de Triomphe, des flammes ont été aperçues sur un camion de la gendarmerie. Des pavés arrachés sont dispersés sur la place de l'Etoile.

«Ma consigne à la préfecture de police : répondre avec la plus grande fermeté à ces attaques inadmissibles» a écrit le ministre de l'Intérieur, commentant sur les réseaux sociaux les échauffourées en cours à Paris : «Aucun doute permis : ils appellent à la violence et sont là pour semer le chaos à Paris. Des professionnels de la casse et du désordre équipés et masqués ont infiltré les cortèges.» a-t-il tweeté.

Le cameraman de l'agence Ruptly a été touché par un tir de projectile au niveau de la cheville. Il a été pris en charge par des street medic près de la place de l'Etoile avant d'arrêter son live.

La tension est à son comble autour de l'Arc de Triomphe. Sur une place de l'Etoile assombrie par le gaz lacrymogène, des manifestants cagoulés sont aperçus en train d'extraire des pavés.

Certains d'entre eux s'en servent ainsi pour viser les forces de l'ordre.

Selon la préfecture de police de Paris, les forces de l'ordre ont procédé à 31 interpellations. Les affrontements semblent pour l'heure se concentrer autour de la place de l'Etoile.

La Gendarmerie nationale appelle les Gilets jaunes à se «dissocier» des casseurs, annonçant qu'elle avait détecté la présence dans la capitale d'«individus radicaux, violents, équipés et masqués [qui] tentent de déclencher des incidents en marge des cortèges».

La place de l'Etoile, à Paris a été recouverte par une pluie de gaz lacrymogènes, alors que de nombreux affrontements sont en cours entre manifestants et forces de l'ordre dans les avenues alentour.

Des camions de la gendarmerie ont été attaqués sur les Champs-Elysées par des casseurs encagoulés. Une vidéo montre notamment un individu tenter de sortir un gendarme de son véhicule, en vain.

Une première barricade en feu, fabriquée à l'aide de matériel urbain, a été aperçue aux abords de l'Arc de Triomphe, à Paris.

Une autre barricade a été photographiée, avenue de la Grande armée.

La tension est montée d'un cran alors que les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de gaz lacrymogènes dans la rue du Faubourg Saint-Honoré.

Des détonations retentissent aux abords de l'Arc de Triomphe, alors que plusieurs centaines de Gilets jaunes venus des Champs-Elysées arrivent sur la place de l'Etoile.

«Emmanuel Macron on vient te chercher chez toi» entonnent des Gilets jaunes présents sur le parvis de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de la capitale.

Postée quelques minutes plus tard, une autre vidéo montre que ces manifestants semblent se diriger vers les Champs-Elysées.

Des images publiées par l'agence Line Press sur Twitter montrent qu'un important dispositif de gendarmerie a d'ores et déjà contenu des manifestants sur les Champs-Elysées.

Plusieurs centaines de Gilets jaunes sont actuellement rassemblés sur les Champs-Elysées. Face à eux, le dispositif des forces de l'ordre est opérationnel. «Canon à eau avancé mais pas utilisé», précise le journaliste Clément Lanot.

La RATP a dressé une liste des stations parisiennes de transports en commun fermées pour la journée, précisant par ailleurs quelles lignes de bus seraient impactées.

En amont du 18e acte de la mobilisation des Gilets jaunes, la Préfecture de police a publié un communiqué de presse annonçant un périmètre d'interdiction des rassemblements et manifestations, ainsi que les restrictions imposées à la circulation pour la journée dans la capitale.

«Tous à Paris pour l'acte 18» : tel est le mot d'ordre lancé par des Gilets jaunes pour la mobilisation de ce 16 mars qu'ils veulent décisive. Des figures du mouvement comme Eric Drouet, Maxime Nicolle et Priscilla Ludosky ont fait des appels plus déterminés que jamais. «J’espère que ce sera un jour unique en France», a fait savoir Eric Drouet dans une vidéo sur YouTube, diffusée le 15 mars. Il a en outre annoncé qu'après cette journée, il ne manifestera plus et passera à de «vraies actions», évoquant l'idée de «blocages». 

«Nous lançons un ultimatum au président Macron et au gouvernement, nous voulons que nos revendications soient respectées, nous appelons toute la France à monter sur Paris», détaille la page Facebook de l'événement «Acte 18 - Ultimatum - La France entière à Paris». «On a tous les éléments pour faire une belle journée», a-t-il poursuivi, annonçant par la même occasion comment il envisageait de faire évoluer sa contribution au mouvement : «Il faudra proposer des blocages. Marcher, on a prouvé qu'on savait le faire [...] On a prouvé qu'on était pas entendu avec ces marches [...] La seule chose à faire, [ce sont] les blocages de l'économie» a-t-il estimé.

Plusieurs pages Facebook ont été ouvertes pour organiser l'hébergement ou le déplacement en covoiturage depuis la province. En outre, pour faire converger les luttes, des représentants des Gilets jaunes dont Priscillia Ludosky, de la Marche des Solidarités (contre les violences policières) et de la Marche du Siècle (pour le climat) ont annoncé que leurs cortèges convergeraient le 16 mars à Paris.

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