La prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, où deux surveillants ont été poignardés le 5 mars par un détenu islamiste radicalisé, est bloquée ce 13 mars pour la huitième journée consécutive par des surveillants de prison, selon l'Administration pénitentiaire. Comme tous les jours depuis le début du blocage, les forces de l'ordre sont intervenues le temps de faire passer vivres et personnel et le barrage s'est reformé dans la foulée.
Vers neuf heures les gendarmes mobiles ont démonté des barrages de pneus et de palettes et contenu les manifestants, selon la vidéo diffusée en direct par FO pénitentiaire Condé-sur-Sarthe sur sa page Facebook. Les manifestants étaient une centaine, selon Force ouvrière (FO).
«C'est très rodé. Cela se fait dans la tranquillité, sans animosité», a commenté le syndicaliste qui filmait l'intervention, cité par l'AFP. «Le service est minimum à l"intérieur de la prison», où les Equipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris) sont présentes depuis le 5 mars, a poursuivi le syndicaliste.
Le 12 mars au soir, à une quarantaine de kilomètres de là, à Argentan, deux détenus sont montés sur le toit de la prison avant de redescendre après intervention des Eris. Condé-sur-Sarthe est la tête de pont d'un mouvement social qui a démarré au lendemain de l'attaque le 5 mars de deux de ses surveillants, grièvement blessés par un détenu islamiste radicalisé.
Le 11 mars, FO s'est dit satisfait de la prise en compte de certaines de ses revendications à l'issue d'une rencontre avec le directeur de l'administration pénitentiaire, Stéphane Bredin. Mais le syndicat attend de voir ce que lui annoncera le ministre de la Justice Nicole Belloubet le 14 mars.
Le 5 mars à Condé-sur-Sarthe, après l'agression le matin des deux surveillants avec des couteaux en céramique, Michaël Chiolo, 27 ans, qui purge une peine de trente ans et s'était converti à l'islam radical en prison, s'était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison.
Après de vaines tentatives de négociations, le RAID avait lancé l'assaut vers 18h40, conduisant à l'interpellation du détenu et au décès de sa compagne.
Selon les informations de l'AFP, ce 13 mars peu après 10 heures, les forces de l’ordre présentes en nombre, étaient en train de déloger les derniers grévistes et commençaient à dégager les accès de l’établissement.