International

Prison à vie pour Mehdi Nemmouche, l'auteur de la tuerie du musée juif de Bruxelles

Le djihadiste Mehdi Nemmouche a été condamné dans la nuit du 11 au 12 mars aux assises de Bruxelles à la réclusion à perpétuité pour les quatre assassinats terroristes commis en 2014 au musée juif de la capitale belge.

Le djihadiste français Mehdi Nemmouche, reconnu coupable des quatre assassinats terroristes commis en 2014 au musée juif de Bruxelles, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité dans la nuit du 11 au 12 mars par la cour d'assises de la capitale belge.

A l'époque tout juste revenu de Syrie, il a été reconnu coupable d'avoir abattu de sang-froid, le 24 mai 2014 au Musée juif, les Israéliens Miriam et Emmanuel Riva, 53 et 54 ans, ainsi qu'un employé belge de 26 ans, Alexandre Strens, et une bénévole française de 66 ans, Dominique Sabrier. Ce verdict de culpabilité a retenu les preuves de l'enquête accablant l'accusé principal, comme son ADN ou ses empreintes sur les armes, ou encore les vidéos de revendication.

Le natif de Roubaix avait été arrêté à Marseille le 30 mai 2014, six jours après la tuerie, en possession des armes utilisées, un revolver et un fusil d'assaut de type Kalachnikov.

Il s'agit, selon l'accusation, du premier attentat commis en Europe par un combattant de retour de Syrie, 18 mois avant le sanglant 13 novembre 2015 (130 morts à Paris) revendiqué par le groupe Etat islamique.

Un verdict «juste et proportionnel» pour l'avocat de victimes

Ce verdict, uniquement susceptible d'un pourvoi en cassation sous 15 jours, prononcé après huit heures de délibérations, est conforme aux réquisitions de l'avocat général, Yves Moreau, qui avait dénoncé le caractère «psychopathe» du djihadiste français lors de son réquisitoire. La décision a été jugée «juste et proportionnelle» par l'avocat des époux Riva, les deux premières des quatre personnes abattues le 24 mai 2014.

Dans ses motivations, la cour d'assises a fustigé l'«absence absolue de regrets» de Mehdi Nemmouche à l'égard des victimes, dont «il n'a jamais parlé» et «n'a pas hésité a salir la mémoire pour le seul besoin d'accréditer son prétendu piège». L'accusé, qui niait les faits, a affirmé lors du procès avoir été «piégé».

Son avocat, Sébastien Courtoy a soutenu la thèse d'une tuerie ciblant des «agents du Mossad» (les services secrets israéliens), organisée par de supposés agents des services libanais ou iraniens, ce qui n'a été étayé par aucune élément concret.

Après le verdict, que Nemmouche a écouté impassible, Sébastien Courtoy a qualifié de «prévisible» la peine de prison à vie, dès lors que son client refusait le «grand déballage exhibitionniste sur son enfance assassinée [...] pour jouer sur les bons sentiments des jurés».

Lire aussi : Procès Nemmouche : deux journalistes otages reconnaissent le djihadiste et décrivent ses tortures