France

Strasbourg : vif émoi après la dégradation de la stèle d'une ancienne synagogue

La mairie de Strasbourg a confirmé une nouvelle profanation survenue le 2 mars. La stèle, censée représenter une synagogue détruite par les nazis en 1940, a été vandalisée dans la nuit du 1er au 2 mars.

«J’ai pris connaissance de la profanation de la stèle à l’emplacement de l’ancienne synagogue. Je le dis une nouvelle fois : ça suffit !», s'est exclamé sur les réseaux sociaux le 2 mars le maire socialiste de Strasbourg Roland Ries, après avoir découvert qu'une stèle marquant l'emplacement d'une synagogue dynamitée par les Allemands nazis en 1940 a été retrouvée vandalisée.

Le premier adjoint au maire de Strasbourg Alain Fontanel (La République en marche) a lui aussi exprimé son indignation sur Facebook : «La Synagogue du quai Kléber à Strasbourg avait été inaugurée il y a tout juste 120 ans. Elle a été pillée puis incendiée par un commando des jeunesses hitlériennes le 30 septembre 1940. Les restes du bâtiment furent dynamités l'année suivante. L'histoire se poursuit malheureusement. La stèle qui évoque ce drame, devant la place des Halles, a été vandalisée cette nuit. C'est très probablement malheureusement un nouvel acte antisémite dans notre ville.»

La stèle a été descellée et renversée. Cette profanation intervient la veille du rassemblement organisé à Quatzenheim, prévu le 3 mars, visant à dénoncer les dégradations perpétrées dans le cimetière juif de cette commune. Le 19 février dernier, 96 tombes sur les 245 que compte ce cimetière, situé au nord-ouest de Strasbourg, avaient en effet été retrouvées recouvertes de croix gammées.

La préfecture du Bas-Rhin a également réagi dans un communiqué : «Ce matin vers 9h, un passant a signalé à la direction de la sécurité publique du Bas-Rhin des dégradations sur la stèle commémorative [...] déplacée de quelques centimètres de son socle.» «Le groupe d'enquête criminalistique s’est rendu sur place pour constater les dégradations et ouvrir une enquête», a précisé la préfecture.

Le président de la région Grand Est, Jean Rottner, a quant à lui fait part dans un communiqué «de son indignation et de son émotion devant ce nouvel acte antisémite et réaffirmé son soutien à toute la communauté juive». «Ça ne fait aucun doute que c'est un acte intentionnel. On a voulu effacer le souvenir de la synagogue du quai Kléber en la détruisant deux fois», s'est indigné Thierry Roos, le porte-parole du Consistoire israélite du Bas-Rhin, cité sur le site des Dernières nouvelles d'Alsace.

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