France

Surveillance : après les caméras, bientôt des micros dans les rues de Saint-Etienne

C'est une première en France : Saint-Etienne va mener une expérimentation pour sécuriser un quartier sensible, en posant 50 micros «captant» des bruits anormaux, lors d'altercation ou d'agression, qui seront transmis à la police municipale.

La ville de Saint-Étienne (Loire), a obtenu le feu vert de la Commission nationale de l'Informatique et des Libertés (Cnil) pour tester un nouveau dispositif de surveillance dans le quartier difficile de Tarentaize-Beaubrun-Couriot, qui compte 7000 habitants. 50 micros vont être posés durant six mois, en plus de la vidéosurveillance déjà installée, pour renforcer la sécurité.

Ce dispositif est inédit en France. Jean Noël Cornut, conseiller municipal délégué au numérique à Saint-Etienne, se veut rassurant et détaille l'installation «des capteurs sonores à différents endroits, notamment aux carrefours». «On ne peut pas écouter une conversation, ça n'enregistre pas en permanence, c'est juste une détection de bruit à un instant T», se défend l'élu. Les capteurs intelligents savent reconnaître un cri, un bruit d'accident ou un bris de glace. 

Les alertes sonores vont être recueillies par la plateforme digitale de la société Serenicity, spécialisée dans la sécurité informatique et des réseaux, puis seront envoyées au centre de supervision urbaine de la police municipale. Selon l'origine du bruit détecté, les policiers organiseront leur type d’intervention.

Cette expérimentation s'inscrit dans le développement plus général de nouveaux dispositifs de surveillance des populations, déjà très aboutis dans des pays comme la Chine ou Israël, et qui n'épargne plus la France. Le maire de Nice, Christian Estrosi, a par exemple décidé de tester, durant le carnaval, un système de reconnaissance faciale par des caméras intelligentes sur mille volontaires. Même s'il s'agit d'une expérimentation, le principe de liberté des habitants de la cité azuréenne est mis en question.

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