Selon une information de RTL, le prédicateur suisse, Tariq Ramadan, a déposé plainte le 22 février contre les trois Françaises qui l'accusent de viol. Selon l'islamologue, les relations étaient librement consenties. Il porte plainte pour «dénonciation calomnieuse» et dénonciation d'une «infraction imaginaire». Les plaignantes pour viol sont Henda Ayari, Mounia Rabbouj et une femme dont le nom n'est pas communiqué, mais qui est surnommée «Christelle» dans les médias.
Au cours de l'automne, Tariq Ramadan avait admis avoir eu des relations sexuelles avec cette dernière, après l'avoir toujours nié. Selon RTL, «l’islamologue multiplie désormais les démarches offensives pour fragiliser les accusations des plaignantes et imposer sa version des faits, en l’espèce des relations sexuelles violentes mais totalement consenties». Selon son avocat s'appuyant sur les résultats provisoires de l'enquête menée par la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, il ferait l'objet de «fausses accusations de viol».
En l'espèce, le témoignage de «Christelle» serait particulièrement mis à mal par la défense : alors qu'elle affirme avoir été violée dans un hôtel lyonnais le 9 octobre 2009 avant une conférence de Tariq Ramadan, une femme lui ressemblant a été repérée par les avocats de l'islamologue dans le public qui assistait à la conférence. Dans la version de «Christelle», le prédicateur l'a séquestrée dans la chambre d'hôtel après l'avoir frappée, violée et humiliée, puis il serait parti pour livrer sa conférence. «Christelle» a donc toujours nié avoir été présente au cours de la conférence.
Autre élément déjà connu et sur lequel s'appuie la défense de Tariq Ramadan, un SMS qui aurait été envoyé par «Christelle» dans lequel elle aurait dit à l'islamologue : «Si je n’avais pas aimé je serais partie.» Selon elle, ce message a été envoyé deux mois avant la survenue du viol supposé mais Tariq Ramadan assure pour sa part que le message a été écrit le lendemain de la conférence en question.
La plainte de Henda Ayari est attaquée de la même façon par l'islamologue. Cette dernière affirme également avoir été violée dans un hôtel parisien en 2012, mais les conseils de Tariq Ramadan font valoir un échange de mails dans lequel la plaignante aurait dit : «Tu sais que j’ai beaucoup aimé… J’espère que tu as gardé un bon souvenir de moi comme moi de toi, même si c'était court.»
Concernant Mounia Rabbouj, qui accuse Tariq Ramadan de neuf viols, la plainte de l'islamologue s’appuie d’une part sur les centaines de vidéos et de messages à caractères sexuels échangés entre les deux protagonistes. D'autre part, la défense de Tariq Ramadan s'appuie sur des écoutes téléphoniques postérieures à la plainte, dans lesquelles Mounia Rabbouj explique à un interlocuteur inconnu qu’elle ne voulait pas porter plainte pour viols mais qu’elle a été manipulée, qu’elle veut retirer sa plainte et qu’elle «dira qu’elle a menti». Mounia Rabbouj a en outre déclaré devant les juges le 12 décembre dernier : «C'était une relation consentie mais pas voulue.»
Libéré de prison en octobre 2018 et placé sous contrôle judiciaire en Ile-de-France, Tariq Ramadan est cependant toujours mis en examen pour viol en ce qui concerne «Christelle» et Henda Ayari.