Matignon a rapidement mis fin aux interrogations soulevées par les déclarations de la ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire Jacqueline Gourault au JDD le 23 février. Dans le cadre du grand débat national lancé par Emmanuel Macron, cette dernière avait évoqué l'idée de rendre l'ensemble des contribuables admissibles à l'impôt sur le revenu «y compris les plus modestes» et même pour «un euro» de participation.
«Chacun pourrait contribuer à la hauteur de ses moyens, y compris les plus modestes, même de manière très symbolique», avait-elle argumenté en faveur du bien fondé de cette proposition.
L'objectif annoncé selon la ministre : «Redonner à chacun le sens de l’impôt, qui est un acte citoyen», mais aussi ouvrir à une plus grande part de la population un impôt jugé «sur-concentré sur les classes moyennes». L'impôt sur le revenu ne concerne en effet que 43% des ménages en France.
Rétropédalage du côté d'Edouard Philippe
A peine ouverte, la porte pour la mise en place d'une telle mesure a été refermée dès le lendemain par Matignon.
«C'est une idée qui revient souvent dans les débats et Jacqueline Gourault peut légitimement la restituer et la soutenir dans un moment où chacun est invité à faire des propositions. Mais la piste d'un impôt sur le revenu universel n'est pas à l'étude», ont expliqué des collaborateurs du Premier ministre à l'AFP.
L'idée ne semble effectivement pas nouvelle. Le sénateur Les républicains Alain Houpert a expliqué sur Twitter avoir proposé cette même mesure en 2009.
Plus récemment, la députée LREM Bénédicte Peyrol, membre de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, avait exprimé une idée allant dans le même sens en décembre dernier : «Il faut mettre à plat tout le système fiscal, que tout le monde paye des impôts, dès le premier euro», avait-elle défendu après du Parisien.
De son côté l'ancien ministre et député Frédéric Lefebvre a rétorqué à la ministre que ce principe existe déjà avec la CSG.
Même son de cloche du côté de Matignon, où la baisse des impôts est un une volonté martelée par le Premier ministre : «Les Français payent déjà l'impôt dès le premier euro avec la CSG. Tous payent la TVA», a déclaré l'entourage d'Edouard Philippe auprès de l'AFP.
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