France

Terroriste logé à l'hôtel : le maire d'Aurillac demande des comptes à Christophe Castaner

Pierre Mathonier, maire d'Aurillac, n'a appris qu'au dernier moment la venue du plus ancien assigné à résidence de France, Kamel Daoudi, condamné en 2005. L'édile déplore un «fait accompli» dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur.

La venue de Kamel Douadi dans sa commune lui a été imposée, d'après le quotidien La Montagne en date du 22 février, et le maire d'Aurillac (Cantal) a fait part de son opposition. Dans un courrier, Pierre Mathonier a demandé des explications au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner : «Depuis le 15 février dernier, Kamel Douadi, le plus ancien assigné à résidence de France, loge dans un hôtel aurillacois suite à une demande du ministère de l'Intérieur», affirme le maire.

Et l'édile de poursuivre, en parlant de «fait accompli» : «Si, deux jours avant son arrivée, madame le préfet du Cantal n'avait pas eu la délicatesse de m'informer de sa venue, j'aurais appris celle-ci par un article.»

Kamel Douadi, d'origine algérienne, ancien informaticien, a été condamné à 6 ans de prison en 2005 pour avoir projeté des attentats contre les intérêts américains à Paris. Né en 1974, arrivé en France à l'âge de cinq ans, il était parti au printemps 2001 dans les camps d'entraînement en Afghanistan, séduit par l'islamisme radical.

Soupçonné d'avoir préparé un attentat à la voiture piégée contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris, il avait été interpellé en septembre 2001 au Royaume-Uni dans le cadre du démantèlement d'un groupe radical islamiste affilié à Al-Qaïda.

Il a été déchu de sa nationalité française et condamné en mars 2005 à neuf ans de prison et à l'interdiction définitive du territoire français. Sa peine avait été réduite en appel à six ans, mais la cour avait maintenu l'interdiction de territoire. Depuis sa sortie de prison, malgré cette interdiction, et l'obligation de chercher un pays d'accueil, il a été assigné à résidence dans de nombreuses communes. L'AFP précise en 2014 que ses «séjours» sont financés par des fonds publics.

A Aurillac, Kamel Douadi aura obligation de pointer deux fois par jour au commissariat de la ville, mais il restera libre de ses mouvements. 

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