Des anonymes mais pas que. Sur Twitter, depuis le 14 février, des utilisateurs ont lancé un mot-dièse #MacronistesAnonymes pour provoquer une vague de soutien au président de la République Emmanuel Macron sur internet. On retrouve ainsi des personnes identifiées avec un prénom et un nom mais aussi des trolls, des faux-comptes ou faux-nez (certains ont créé un compte spécialement avec un seul tweet d'existence) et une majorité de pseudos.
La plupart des tweets sont des pseudos, généralement très engagés et actifs comme «Foulard rouge», qui dit s'appeler Dorian.
Mais il y a aussi des internautes qui se sont engagés dans cette campagne de communication avec un nom et un prénom clairement identifiés, avec une photo les représentant, tels Francis Olivier ou Dylan Rocque.
D'autres semblent avoir un compte créé pour ce genre d'occasions, comme Rousset25248517, dont le compte a été créé le 13 novembre 2018, sans photo avec seulement quatre tweets (au 15 février 2019) dont trois clairement pro-Macron.
Autre exemple, le compte «annie filoche» n'a qu'un seul tweet, visant à soutenir la campagne de communication lancée par la macronie le 14 février : «Bonjour, j'ai voté Emmanuel Macron aux présidentielles avec réticence et je revoterai pour lui aux prochaines élections avec ferveur. #MacronistesAnonymes.»
Certains matraquent le hashtag pour alimenter la vague pro-Macron. «Karsenty», par exemple, a écrit trois tweets avec la mention #macronistesanonymes, dont deux n'ayant que le hashtag comme contenu.
Alors qu'Emmanuel Macron a déclaré vouloir aller vers une levée progressive de l'anonymat sur internet, la démarche a été saluée par plusieurs députés de La République en marche et ministres. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, les a ainsi remerciés laconiquement.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a pour sa part envoyé un message un peu plus développé : «Soyez fiers. Fiers de ce que vous êtes. Fiers d’être progressistes. Fiers d’oser dépasser les clivages pour faire avancer la France.»
Malgré tout, force est de constater que le hashtag a vite été détourné par des plaisantins mais aussi des politiques au ton légèrement moqueur.
Le député Les Républicains de l'Yonne, Guillaume Larrivé, appelle les macronistes anonymes au courage : «Allez, courage à tous les macronistes anonymes. Vous pouvez guérir de votre addiction.»
Chargé de communication au sein de La France insoumise, Vincent Castella ironise : «Bonsoir, je suis Vincent et je suis #MacronistesAnonymes. Cela fait presque 2 ans que j’essaie de m’en sortir mais c’est plus fort que moi. J’ai tout fait : psychiatre, psychologue, thérapie de groupe, hypnose, lecture du manifeste du Parti communiste... rien n’y fait. Aidez-moi. »
Membre du bureau national du Rassemblement national, Jean Messiha s'adresse quant à lui aux ministres soutenant la démarche : «S’ils ont peine à comprendre que le hashtag #MacronistesAnonymes est une escobarderie drolatique destinée à les tourner en dérision, comment voulez-vous qu’ils comprennent la France et les Français ? Ils font pitié, la vérité !»
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