1 700 Parisiens bénévoles ont arpenté les rues de la capitale dans la nuit du 7 au 8 février et ont dénombré 3 622 sans-abri, lors de la seconde édition de la Nuit de la solidarité. L’an dernier, le décompte était de 3 035 sans-abris, mais cette année, il faut prendre un compte le fait que de nouveaux périmètres, tels que des talus et des halls d’immeubles, ont été explorés.
Sans surprise, la plupart des sans-abri se concentrent dans les arrondissements périphériques. Dans le XVIIIe arrondissement ont été recensés 421 sans domicile fixe (SDF), près du double du décompte de l’an dernier, évalué à 286. Un constat similaire est établi dans le XIXe, dans lequel 318 sans-abris ont été dénombrés, contre 215 lors du premier décompte, après la fermeture d’un centre d’accueil temporaire.
Le XIIe compte 140 personnes (contre 125 en 2018), le XIIIe, 80 personnes (contre 72 l’an dernier). En revanche, la situation est moins critique dans le Xe, où 127 SDF ont été dénombrés, contre 247 l'année précédente. Cette diminution pourrait être attribuée au démantèlement de nombreux campements de migrants sur le quai de Jemmapes ou à proximité du centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) de l'arrondissement.
Pourtant, le nombre de places d'hébergement dans la capitale est lui aussi en hausse. Dominique Versini, adjointe à la solidarité de la mairie de Paris, l'a confié à l'AFP : «Malgré l'ouverture de 3 000 places d'hébergement supplémentaires par l'Etat et la Ville, on voit que les chiffres restent assez stables et qu'il n'y a pas de baisse du nombre de personnes à la rue.» En 2019, Paris affiche 24 400 places d'accueil, contre 21 500 l'an dernier lors de la première édition de la Nuit de la solidarité, mais elles sont loin de pouvoir répondre à tous les besoins.
Frédéric Hocquard, adjoint à la mairie de Paris à la vie nocturne et diversité de l'économie culturelle, a déploré un «signe de plus de l’aggravation de la précarité sociale et économique dans notre pays».