Les députés ont adopté dans la nuit du 11 au 12 février – après l'avoir complété – une proposition d'Eric Ciotti (LR), prévoyant dans sa rédaction finale que la présence du «drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge, du drapeau européen, ainsi que des paroles du refrain de l'hymne national est obligatoire dans chacune des salles de classe des établissements du premier et du second degré, publics ou privés sous contrat».
Eric Ciotti, qui avait proposé la présence du seul drapeau français initialement, a salué «une avancée importante». Favorable à la disposition, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a jugé «important» de continuer de «jouer le jeu de l'ouverture au débat parlementaire» en prenant ainsi en compte les propositions de l'opposition. Il a assuré que la mesure pourrait s'appliquer «de façon très simple», avec une affiche «à des coûts tout à fait assumables par le ministère».
Protestations des élus de gauche
Mais les débats sur cet amendement examiné tardivement ont donné lieu à de vives protestations des élus de gauche, frustrés de ne pas avoir pu s'exprimer. George Pau-Langevin (PS) a dénoncé une mesure «pour se faire plaisir», qui peut être perçue comme une «défiance» envers les enseignants qui ont en charge leur salle de classe.
Michel Larive (LFI) a jugé «suffisante» la présence des drapeaux aux frontons des établissements, invoquant «le respect de la patrie sans aller vers le nationalisme» et estimant que «les écoles ne [n'étaient] pas des casernes».
Elsa Faucillon (PCF) a également dénoncé le déroulé du vote, le jugeant «caduc» du fait qu'aucun élu de gauche n'ait pu s'exprimer. Sur le fond elle a déploré que l'amendement ait été porté par ceux qui lancent le débat «sur l'identité» plutôt que «l'égalité».
Plaidant pour clore les débats nocturnes «sur une note apaisée», le ministre de l'Education a affirmé qu'il ne s'agissait de parler que «de choses déjà consacrées», rappelant notamment que le drapeau français et le drapeau européen doivent déjà être au fronton des collèges et des lycées. Il a néanmoins admis «un peu de rapidité liée à l'heure» dans le vote.
Au vu de l'émoi suscité, le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, Bruno Studer (LREM), a demandé une seconde délibération sur cet amendement. Celle-ci n'interviendra qu'à la fin de l'examen du texte d'ici au 16 février.
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