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Le ras-le-bol des élus locaux du Gard: 550 ont démissionné depuis l'année passée

C'est l'hécatombe dans le Gard. Depuis les dernières élections municipales du printemps 2014, près de 550 élus locaux ont préféré jeter l'éponge: trop de travail, trop de tracas.

Sur les 6000 élus locaux -maires et conseillers municipaux- que compte le département du Gard, près de 10% ont démissionné seulement un an après avoir reçu le sacrement des urnes, rapporte France Bleu Gard Lozère.

En cause ? Une charge de travail excessive souvent mal évaluée, notamment par les nouveaux élus. Une réalité confirmée à RT France par Vanik Berberian, le président de l'association des maires ruraux de France. «Ces démissions ne sont pas nouvelles, elles se produisent après chaque élection -même si dans le Gard le nombre paraît important» explique-t-il, « et en effet, ceux qui se présentent pour la première fois n'ont pas toujours concience de ce dans quoi ils s'engagent, et en particulier les maires et adjoints. C'est un réel investissement au long court avec bien peu de gratifications !».

Parmi ces démissionnaires gardois, les femmes sont par ailleurs sur-représentées. Rien d'étonnnant pour Vanik Berberian qui dénonce ici le peu de cas qui est fait des élus des communes rurales. «Il ne suffit pas d'imposer la parité dans les petites communes [ndlr: les listes strictement paritaires ont été rendues obligatoires dans les communes de plus de 1000 habitants lors des municipales de 2014] pour résoudre le problème de l'égalité homme-femme» analyse-t-il «dans les petits bourgs, le statut de l'élu n'existe pas -pas d'heure allouée pour faire son travail en mairie; pas de formation proposée- alors cette charge, et a fortiori pour les femmes qui bien souvent assument aussi les enfants et la maison en même temps, devient vite trop lourde».

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Pour le président des maires ruraux de France, une autre raison peut aussi expliquer ce ras-le-bol des élus locaux: le manque de filtre entre la vie de l'élu et celle du citoyen. En effet, les conseillers municipaux siègent en mairie avec leurs voisins, leurs boulangers ou leurs médecins, et les conflits lors de conseils sont parfois difficiles à gérer ensuite dans la vraie vie. «Et puis, il y a aussi l'exigence des gens qui passent leur temps à vous engueuler» poursuit Vanik Berberian, «vous savez lorsque vous allez voir votre fils jouer au foot au stade du village, et que l'on vous interpelle pour vous parler des trous sur la route, eh bien cela fatigue !»