France

Blocage à Rungis et début d'une grève à l'appel des syndicats et de certains Gilets jaunes (IMAGES)

Dans la nuit du 4 au 5 février, une entrée du marché de Rungis a été bloquée par des manifestants munis de drapeaux de la CGT. Parmi les 200 à 300 personnes, certaines portaient des Gilets jaunes. Début d'une convergence pour cette journée de grève ?

Dès le 5 février, dans la nuit, le marché de Rungis, en Ile-de-France, était bloqué. Serait-ce un début de convergence ? La CGT organise ce 5 février une «grève nationale de 24 heures» et des manifestations pour réclamer hausse des salaires et justice fiscale, avec à son côté Solidaires, des syndicats FO, la France Insoumise, mais aussi des Gilets jaunes. «Il y a une trentaine de départements où il y aura des défilés jaunes et rouges», a assuré le 3 février Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

Le mouvement a débuté dans la nuit du 4 au 5 février au marché de Rungis. Quelque 200 à 300 Gilets jaunes et manifestants munis de drapeaux de la CGT ont bloqué dans le calme l'une des quatre entrées du marché. En novembre 2018, le numéro un de la CGT avait refusé tout lien avec ce mouvement à cause de son discours anti-fiscal et craignant des risques de récupération politique.

Il a rapidement révisé son discours, lorsque les revendications des Gilets jaunes se sont élargies au champ social, avec des demandes de hausse du Smic, de «justice fiscale» ou de davantage de services publics. «Au début, il y a eu de la méfiance de part et d'autre. Petit à petit, la convergence se fait», s'est réjouie auprès de l'AFP Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac, également de la partie, de même que Solidaires, le NPA, le PCF et la France insoumise.

Ces derniers jours, des personnes se revendiquant des Gilets jaunes ont multiplié sur Twitter les appels à rejoindre l'initiative de la CGT, de même qu'Eric Drouet, l'une des figures du mouvement.

Quand on commence à restreindre les libertés individuelles, on est sur une route qui est dangereuse et qui évidemment pourrait s'assimiler au totalitarisme

La question de leur affluence ce 5 février reste toutefois ouverte, car jusqu'à présent, en dehors de quelques très rares initiatives communes, notamment à Toulouse ou à Paris, les convergences ont tourné court. 

Des syndicats de Force ouvrière sont aussi attendus, même si leur confédération n'a pas appelé à rejoindre le mouvement, occupée à mener toute cette semaine une mobilisation parallèle dans la fonction publique pour réclamer une hausse des salaires et défendre le service public.

Plus de 160 manifestations sont prévues et des préavis de grève ont été déposés, notamment dans la fonction publique (DGCCRF), à la RATP ou à la SNCF. Outre les revendications sociales, certains viendront pour défendre «la liberté de manifester». Hasard du calendrier, ce 5 février doit être votée la loi dite «anticasseurs», donnant la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester, un dispositif vivement critiqué par les syndicats.

«Quand on commence à restreindre les libertés individuelles et collectives et notre droit fondamental de manifester, on est sur une route qui est dangereuse et qui évidemment pourrait s'assimiler au totalitarisme», a prévenu Philippe Martinez, qui défilera à Paris à partir de 14 heures de l'Hôtel de Ville jusqu'à la place de la Concorde.

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