Peu après l'acte 12 de la mobilisation des Gilets jaunes, le 2 février, l’Observatoire toulousain des pratiques policières (OPP) a annoncé qu'un de ses membres avait été blessé à la tête par un projectile lors de la manifestation dans la ville rose. L'individu, membre de la Ligue des droits de l'homme (LDH) et de l’OPP, n'aurait été qu'observateur de la mobilisation. Selon l'OPP, dans un communiqué, la cause de la blessure serait due à un «projectile tiré par les policiers».
L'OPP dénonce l'utilisation «disproportionnée et aveugle des armes de guerre» que possède la police, soulignant que l'observateur blessé était facilement identifiable à sa «chasuble jaune et bleu». Toujours d'après l'OPP, l'homme aurait été pris en charge «par une équipe de street medic et évacué par les pompiers vers l’hôpital».
Interrogée par France 3, Marie Toutsou, membre de la Ligue des droits de l’Homme, assure que la victime portait un casque mais qu'elle a dû tout de même recevoir «plusieurs points de suture».
«Jérôme a une blessure sérieuse. Il a reçu samedi soir [2 février] une dizaine de points de suture à la tête et il aura une cicatrice à vie», affirme à l'AFP Julien Brel, membre du syndicat des avocats de France (SAF) et de l'OPP.
En revanche, le sous-préfet de permanence, interrogée par l'AFP, se veut mesuré : «Rien ne démontre, en l'état des informations dont nous disposons, le lien entre la blessure [de cet observateur] et l'action des forces de l'ordre.»
L'OPP signale toutefois que lors de l'acte 12 de la mobilisation à Toulouse, la douzaine d'observateurs répartis en trois équipes «avaient constaté un usage disproportionné de lacrymogène», «quelques tirs de LBD» et «à plusieurs reprises des tirs tendus réalisés par les policiers visant notamment des manifestants qui cherchaient à rejoindre la tête de la manifestation».
L'OPP a été fondé à Toulouse en 2017 par la Ligue des droits de l'homme (LDH), la fondation Copernic et le syndicat des avocats de France (SAF).