Quel projectile a blessé le Gilet jaune Jérôme Rodrigues à l’œil, le 26 janvier lors de l'acte 11 de la mobilisation, place de la Bastille à Paris ? L'incertitude demeure, mais l'affaire progresse à la lumière d'un nouveau rapport fourni par le policier de la Compagnie de sécurisation et d'intervention des Hauts-de-Seine (CSI92) qui a été vu en train de faire usage de LBD40 sur une vidéo diffusée par l'émission Quotidien le 29 janvier.
Un policier aurait bien tiré au LBD lorsque Jérôme Rodrigues a été blessé
Dans un premier temps, le ministère de l'Intérieur en la personne du secrétaire d'Etat, Laurent Nunez, a fait valoir sur le plateau de LCI : «Les 32 tirs ont été filmés, y compris les 18 qui ont eu lieu sur la Bastille et, à ce moment-là [le moment où Jérôme Rodrigues est blessé], nous n'avons pas de tir de lanceur de balle de défense.» Mais selon un nouveau rapport transmis à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et divulgué par le journal Le Parisien, le policier vu dans la vidéo de Quotidien serait revenu sur sa déclaration initiale : le gardien de la paix avait, selon ces dernières informations, entré une mauvaise heure dans son premier rapport (un écart d'une demi-heure aurait été constaté). Son tir ferait donc partie des 18 tirs enregistrés par le ministère de l'Intérieur sur la place de la Bastille ce jour-là.
Une source du ministère de l'intérieur citée par Le Parisien précise cependant : «A cette heure, aucun élément de l’enquête ne permet d’affirmer que la blessure de Jérôme Rodrigues est causée par le tir de LBD. Les séquences montrent au contraire que le policier effectue un tir latéral pour viser un groupe de casseurs, pas le manifestant.» «Il y a eu une remontée d’informations tardive», déplore également «une source proche du dossier» citée le journal d'Ile-de-France.
Jérôme Rodrigues a pour sa part estimé qu'il avait été touché par un LBD, mais pour le moment, l'origine de sa blessure n'a pas été officiellement établie et Beauvau se contente d'évoquer une «enquête en cours».