«Et voilà les amis, on est devant l'ambassade du Venezuela [...] On vient en amis du gouvernement Maduro», explique un membre du collectif «Gilets jaunes constituants» (suivi par plusieurs milliers de personnes sur Facebook), dans une vidéo en direct diffusée le 29 janvier sur les réseaux sociaux.
Quelques manifestants se sont en effet rendus devant la représentation vénézuélienne à Paris (après avoir fait de même devant l'ambassade d'Islande), afin de faire entendre une revendication symbolique : «Nous demandons l'aide officielle du gouvernement Maduro, nous demandons l'aide officielle du Venezuela, pour chasser les banksters français.»
Expliquant considérer l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez comme un «exemple» en raison de ses politiques de nationalisation de secteurs clés de l'économie, le petit groupe de Gilets jaunes demande à être reçu par des diplomates. Un secrétaire de l'ambassade, à l'écoute, les fait pénétrer dans l'entrée tout en leur expliquant ne pas être en mesure de les présenter à un diplomate de l'ambassade. «On vient surtout à titre symbolique», expliquent alors les manifestants, qui font part de leur soutien au gouvernement de Nicolas Maduro contre, selon leurs termes, «une pseudo-révolution colorée avec l'appui de l'impérialisme américain».
«Nous condamnons monsieur Macron, qui soutient une personne non-élue», explique l'un des Gilets jaunes, en référence à l'ultimatum adressé par le président de la République française à son homologue vénézuélien. Emmanuel Macron a en effet donné huit jours à Nicolas Maduro pour organiser des élections, sans quoi il reconnaîtrait l'opposant Juan Guaido, autoproclamé «président par intérim», comme dirigeant légitime du pays.
Guaido remercie Macron pour son soutien «à la démocratie»
A plusieurs milliers de kilomètres de Paris, au Venezuela, une toute autre scène s'était déroulée la veille, le 28 janvier. L'opposant vénézuélien Juan Guaido a en effet remercié, devant les caméras, Emmanuel Macron «pour son soutien à la Constitution, à la lutte pour la démocratie et la liberté au Venezuela».
Et celui qui s'est autoproclamé président quelques jours après l'investiture de Nicolas Maduro, réélu pour un second mandat, d'affirmer : «[Emmanuel Macron] s'intéresse beaucoup aux questions de démocratie et de liberté. Pas seulement au Venezuela, mais dans le monde entier.»