France

«La France est un pays qui aime se plaindre» : Schiappa amène le grand débat national chez Hanouna

La secrétaire d'Etat Marlène Schiappa s'est invitée sur le plateau de l'émission Balance ton post de Cyril Hanouna pour promouvoir le grand débat national. Munie de son paperboard, elle comptait dégager des propositions émises par des Français.

Pour résoudre la crise des Gilets jaunes, dont la colère s'exprime notamment contre le défaut de représentation du peuple, l'exécutif innove. Le 25 janvier au soir, à sa demande, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a co-animé sur C8 une émission intitulée Balance ton post, spécial grand débat national, en compagnie de Cyril Hanouna.

L'objectif affiché de cette émission, décrite comme «citoyenne» par l'animateur, était de donner la parole aux Français afin de ressortir avec sept propositions concrètes. Un autre objectif assumé était de ne pas passer par des canaux «conventionnels» afin de parler aux jeunes et au plus grand nombre. En propos liminaire, Marlène Schiappa a expliqué vouloir faire de l'émission un «atelier interactif», «montrer que participer au grand débat c'est possible».

Face à la secrétaire d'Etat et à la député La République en marche (LREM) Nadia Hai, plusieurs personnes issues de la société civile sont venues exposer leurs propositions, qu'elles se devaient alors d'inscrire sur un paperboard. Après un échange entre les invités, Marlène Schiappa s'est alors attelée à réécrire, en rouge, la proposition remodelée retenue. Le premier thème abordé a été l'économie la fiscalité et la dépense publique, avec le pouvoir d'achat en trame de fond. L'idée de la suppression de la TVA sur les produits et services de première nécessité (actuellement à 5,5%) et une baisse de la TVA sur le vestimentaire a été avancée par Laetitia Dewalle, une figure des Gilets jaunes. Marlène Schiappa s'est questionnée sur le financement d'une telle mesure, rappelant qu'il fallait des propositions réalistes dans le cadre de la dépense publique et de la dette. Un propos appuyé par le chroniqueur Eric Naulleau, qui a demandé aux Gilets jaunes de considérer qu'à chaque dépense, il fallait trouver une recette.

Dans le même temps, les téléspectateurs étaient appelés à voter pour ou contre les propositions sur le compte Twitter de Balance ton post!. Celle concernant la TVA a été plébiscitée par les internautes, recueillant près de 90% d'avis favorables.

Le ton est quelque peu monté sur le plateau quand a été abordée la question de la remise en cause de la suppression de l'ISF. Contestée par les chroniqueurs Eric Naulleau, Bernard Laporte et la député Nadia Hai, cette proposition a valu quelques mots peu amènes de la part de la secrétaire d'Etat en réponse au Gilet jaune François Boulo. «On n'est pas chez les Bisounours [...] On est aussi dans un pays, pardon, je vais le dire, je suis désolée Cyril, on est dans un pays où on aime se plaindre !», a-t-elle lancé, avant de marteler que l'ISF ne serait pas rétabli, mais que le système serait amélioré «si l'évaluation était négative».

Si le pour le secrétaire d'Etat au numérique Mounir Mahjoubi, l'émission a accouché d'un «beau moment de démocratie participative», la participation d'un membre du gouvernement à un programme télévisé de divertissement suscite de violentes critiques depuis plusieurs jours.

«Ridicule», avait ainsi jugé le Républicain (LR) Eric Ciotti. «De la politique spectacle», avait renchéri le député MoDem Richard Ramos. Le plus virulent restant le maire LR de Nice, Christian Estrosi, qui avait lancé : «Si le journal du hard existait encore, peut-être que Madame Schiappa irait.»

Marlène Schiappa avait quant à elle justifié sa participation en se comparant à l'astronome Galilée : «Ce n'est pas parce que la majorité des personnes pensent que c'est une mauvaise idée que ça l'est. Je vous rappelle que Galilée était tout seul face à la majorité pour dire que la Terre était ronde et qu'elle tournait. La majorité pensait qu'elle était plate et statique.»

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