France

Critiquée pour sa participation à l'émission de Cyril Hanouna, Schiappa évoque... Galilée

Marlène Schiappa a été chahutée, au Sénat et dans les médias, pour sa décision de coanimer avec Cyril Hanouna une émission consacrée au grand débat national. Pour sa défense, elle n'a pas hésité à dresser un parallèle historique osé.

La secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, animera le 25 janvier avec Cyril Hanouna une émission spéciale autour du grand débat national sur la chaîne C8. Une initiative décriée par certains commentateurs. Invitée à s'expliquer dans Les Grandes Gueules sur RMC le 22 septembre, Marlène Schiappa a comparé les réactions à sa démarche à la traversée du désert connue par... Galilée.

«Ce n'est pas parce que la majorité des personnes pensent que c'est une mauvaise idée que ça l'est. Je vous rappelle que Galilée était tout seul face à la majorité pour dire que la Terre était ronde et qu'elle tournait. La majorité pensait qu'elle était plate et statique», a-t-elle souligné.

L'initiative de la secrétaire d'Etat a également été abordée, le même jour, au cours d’une séance de questions au gouvernement au Sénat. «Les Français ne seraient-ils pas assez subtils ou assez intelligents pour avoir besoin de ce type d’émission pour réfléchir, pour comprendre, pour proposer ? Monsieur le Premier ministre, est-ce avec votre accord que Madame Schiappa participe à ce talk-show pour le moins surprenant ?», s’est interrogée Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR du Val-d’Oise.

C’est ce mépris de classe qui a nourri en partie le mouvement des Gilets jaunes

Si la sénatrice a posé une question destinée au Premier ministre, c’est Marlène Schiappa qui s’est chargée de lui répondre. «Je vais essayer de vous répondre sur le même ton. Pardon de mon étonnement, mais je trouve assez surprenante l’espèce de mise en abyme dans laquelle vous nous plongez. Parce que vous déplorez que l’on parle à Cyril Hanouna, et vous-même, vous consacrez votre temps de parole au Sénat à parler de Cyril Hanouna», lance-t-elle alors. Un premier commentaire qui provoque immédiatement les vitupérations des membres de l’hémicycle.

Contrainte alors d’interrompre sa réponse, la ministre se tourne vers le président du Sénat, Gérard Larcher, pour l'inciter à calmer l’assistance. Si ce dernier s’exécute, il lui conseille, de vive voix, de «faire dans la modération, pour une fois». L’intervention du président du Sénat, semble-t-il peu appréciée par Marlène Schiappa, déclenche alors d'intenses applaudissements de ses collègues.

«Il y a des centaines de milliers de personnes qui regardent toutes les semaines l’émission de Cyril Hanouna. Est-ce que ces centaines de milliers de personnes sont des citoyens, comme vous et moi, comme les gens qui écoutent France Culture, comme les gens qui regardent Arte ? Le grand débat national [...] s’adresse à tous les citoyens. Il n’y a pas de citoyens de seconde zone. C’est ce mépris de classe qui a nourri en partie le mouvement des Gilets jaunes», conclut-elle sous les huées.

Plus tôt sur Europe 1, Marlène Schiappa avait ajouté qu’elle ne tiendrait pas le rôle de l’animatrice comme l'avait affirmé C8 le 21 janvier. «Moi je viens avec mes paperboard [tableaux] mes petits feutres […]. On va faire un atelier constructif [hébergé] par le site du grand débat national», s’était-elle défendue.

Lancé le 15 janvier par le président Emmanuel Macron pour tenter de répondre à la mobilisation des Gilets jaunes, qui ne faiblit pas malgré plus de deux mois de manifestations, le grand débat national peine à convaincre les plus sceptiques, certains y voyant une opération de communication du gouvernement. Le débat doit durer deux mois et s'articule autour de quatre grands thèmes : pouvoir d'achat, fiscalité, démocratie et environnement.

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