Le lanceur de balles de défense (LBD), qui projette des balles de caoutchouc à grande vitesse, fait l'objet de polémiques, après avoir occasionné de graves blessures chez les Gilets jaunes.
Il faut revoir la formation, il faut revoir ceux qui nous donnent des ordres et revoir la doctrine d’emploi du maintien de l’ordre
Le site militant Désarmons-les recense pour l'heure 97 blessés graves, dont 69 touchés par des tirs de LBD. Malgré les plaintes des manifestants et les récriminations de personnalités politiques comme la sénatrice Esther Benbassa qui plaide pour l’interdiction de ces armes, le gouvernement ne compte pas changer les moyens de défense des forces de l'ordre. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, a répliqué que la riposte intervenait de manière proportionnée face à de véritables agressions, blâmant le comportement «extrêmement violent» de certains groupes, justifiant l’emploi du LBD.
Réagissant à la polémique, Eric Morvan, le directeur général de la police nationale, a adressé un télégramme à ses équipes, rappelant les strictes conditions d’utilisation du LBD. Cette communication a été décriée par Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat de police Vigi sur le plateau du journal télévisé de RT France le 17 janvier.
Il a assuré que les équipes connaissaient les règles d’utilisation mais qu’Eric Morvan aurait plutôt dû «rappeler les textes à la hiérarchie qui nous donne l'ordre de les utiliser n’importe comment en disant que ce n’est pas létal». «Tant qu’on reçoit les ordres de les utiliser avec aussi peu de formation, parfois des ordres inappropriés ou quelques collègues qui peuvent réellement déraper, mais qui sont une minorité, ça ne va rien changer à la situation. Il faut revoir la formation, il faut revoir ceux qui nous donnent des ordres et revoir la doctrine d’emploi du maintien de l’ordre», a-t-il martelé.
Lire aussi : Le gouvernement exclut l'idée d'abandonner l'usage des LBD dans les manifestations