France

Alexandre Benalla placé en garde à vue dans l'enquête sur ses passeports diplomatiques

L'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron est entendu dans le cadre de l'enquête sur l'utilisation controversée de ses passeports diplomatiques. Il a été placé en garde à vue ce 17 janvier.

Alors que l'enquête ouverte le 29 décembre, notamment pour «abus de confiance» et «usage sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle», a été étendue la veille aux infractions de «faux, usage de faux et obtention indue d'un document administratif» après un signalement de la présidence de la République, Alexandre Benalla a été placé en garde à vue ce 17 janvier dans la matinée.

Ce n'est pas la première fois que l'ancien chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence de la République est placé en garde à vue. 

Des passeports utilisés «presque une vingtaine de fois»

Le 19 juillet 2018, au lendemain des révélations du Monde accusant ce proche conseiller du président de la République de violences envers des manifestants le 1er mai, il avait été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête préliminaire pour «violences par personne chargée d'une mission de service public», «usurpation de fonctions» et «usurpation de signes réservés à l'autorité publique».

Une procédure de licenciement avait également été déclenchée à son encontre par l’Elysée. L'affaire avait rebondi en décembre, après des informations de Mediapart faisant état de l'utilisation de passeports diplomatiques par Alexandre Benalla après son licenciement, ce qui a conduit à l'ouverture d'une nouvelle enquête et à la reprise des travaux de la commission du Sénat enquêtant sur cette affaire depuis juillet.

Devant cette commission, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a révélé le 16 janvier qu'Alexandre Benalla avait utilisé «presque une vingtaine de fois» ses passeports diplomatiques après son licenciement, entre le 1er août et le 31 décembre.

Patrick Strzoda a également souligné que Alexandre Benalla avait été en possession de deux passeports de service, le premier délivré en 2016, «bien avant» son arrivée à l'Elysée, le deuxième le 28 juin 2018. Tous deux ont été invalidés le 31 juillet 2018.

Nous soupçonnons une falsification faite par M. Benalla

Il a ajouté que la demande du second passeport de service avait été faite par Alexandre Benalla au ministère de l'Intérieur, par une lettre à en-tête du chef de cabinet de l'Elysée, mais «dactylographiée» et non signée. En clair, «nous soupçonnons une falsification faite par M. Benalla», a affirmé Patrick Strzoda, avant de préciser que la justice avait été saisie.

Ces déclarations semblent contredire l'affirmation, faite par Alexandre Benalla lors de sa propre audition le 19 septembre, selon laquelle il avait laissé dans son bureau de l'Elysée les passeports diplomatiques après son limogeage. L'ancien chargé de mission doit être entendu à nouveau par la commission d'enquête du Sénat le 21 janvier.

Lire aussi : Les curieuses fréquentations syriennes d'Alexandre Benalla