France

«Il y en a qui déconnent» : Macron veut «responsabiliser» les gens «en difficulté» (VIDEO)

Emmanuel Macron a déclaré ce 15 janvier vouloir «responsabiliser» les personnes en situation de pauvreté car «il y en a qui font bien» et d'autres «qui déconnent». Des propos immédiatement condamnés par des responsables de l'opposition.

S'exprimant au cours d'un conseil municipal à Gasny (Eure) le 15 janvier, en amont du coup d'envoi du grand débat national à Grand Bourgtheroulde, le président de la République  a déclaré : «Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent». Il a également souligné que ces personnes étaient «tous acteurs» du traitement de la pauvreté, «en les considérant, en les responsabilisant, en les aidant à s'en sortir».

Ces propos ont été dénoncés par plusieurs responsables de l'opposition, avant la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

«Le président n'a rien compris. Sa façon de jeter en pâture les plus faibles est insupportable», a déclaré Olivier Faure, le patron du parti socialiste (PS). «Après les "illettrés de Gad", "les cyniques et les fainéants", "le pognon de dingue des minima sociaux", "les Gaulois réfractaires au changement", "les gens qui ne sont rien", voici "les pauvres qui déconnent"...», énumère le député Régis Juanico, apparenté PS.

«L'année 2019 débute comme elle s'est achevée. Des débats s'ouvrent mais toujours le même mépris pour les Français !», a dénoncé Valérie Boyer (LR) sur Twitter.

«[Emmanuel Macron] lance le grand débat en ciblant les Français en difficulté qui "déconnent". Comment rassembler et apaiser le pays si on continue de stigmatiser et d'opposer les Français entre eux ? Il faut un changement de politique mais aussi d'attitude de la part du pouvoir», a ajouté Daniel Fasquelle (Les Républicains).

«A chaque fois qu'il y a des regains de mobilisation, c'est parce qu'Emmanuel Macron s'exprime. Cela se vérifie systématiquement. Qu'il se taise !», a réagi Ugo Bernalicis (La France insoumise), devant la presse, dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

Autre son de cloche du côté du chef de file des députés La République en marche (LREM), Gilles Le Gendre, selon lequel le président «parle aussi comme nous parlons tous». «J'aime bien la vérité, c'est ce que j'aime bien chez le président».

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